Le SAV de l’affiche sexiste du métro à Toulouse

Ah ça m’agace. Ça y est j’ai le majeur qui me démange, et encore je suis gentil. Le féminisme est un combat peu partagé dans notre société. Bien moins qu’on ne le pense. On s’en aperçoit quand on en vient à creuser, même à peine, le sujet. Je dis creuser mais il suffit de gratouiller le point obscur pour que le ballon de baudruche éclate chez la plupart des hommes (mais chez les femmes aussi et oui !). Bref, c’est une sensation aussi agréable que de se retrouver seul au milieu d’un champ de mines. Mais ça nous donne aussi assez de niac pour se lever le matin dans l’espoir non dissimulé d’émasculer qui de droit.

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Je vais donc vous raconter l’histoire d’une petite lutte banale contre le sexisme qui a porté ses fruits mais interroge beaucoup sur la ville de Toulouse. Elle interroge un responsable marketing Jean-Sébastien Grelet-Aumont (non, on ne juge pas les noms de merde comme ça ! Ah zut trop tard…) mais aussi des militants qui se sont fait embarqués dans cette histoire sans être vraiment impliqués dans les luttes féministes. En gros, quelques mises au point s’imposent. Ca tombe bien : les poings, on adore ça !

Pourquoi cette publicité est sexiste : le contexte ?

La question a le droit de se poser. Enfin, disons que quand on le demande gentiment, on a le droit à une réponse gentille. Par exemple : « Pfff mais n’importe quoi, c’est quoi ce puritanisme réac’ ! Ça n’a rien de sexiste, faut pas crier au loup pour un rien. » Ça, ce n’est pas ce que j’appelle demander gentiment. C’est une pratique assez répandue communément appelée « faire étalage de son ignorance ». Je n’ai pas dit « stupidité », pourtant, je le pense. Ah flute, je l’ai dit !

Alors, revenons-en à nos moutons. Si cette affiche est sexiste c’est tout d’abord qu’elle s’ancre dans un contexte (« bah oui logique » aurait dit Bourdieu). Le contexte en questionsexisme1 c’est que nous vivons dans une société dont la culture dominante réduit constamment les femmes à leur physique. Ça s’apprend très jeune évidemment. Les petites filles sont élevées à prendre soin de leurs cheveux etc… On leur dit beaucoup plus facilement qu’elles sont très belles, quand on va davantage insister sur la débrouillardise, ou l’intelligence de leurs homologues masculins. Dans sa scolarité, une femme va être davantage orientée vers des filières littéraires et artistiques car elle est naturellement (lol) sensibilisée au « beau ». Même quand elle poursuit des études scientifiques, elle va souvent se réorienter dans le supérieur. La réussite professionnelle d’une femme est très souvent associée à son physique ou à sa capacité à l’utiliser : le fameux « Si elle est là c’est parce qu’elle a couché avec le boss ! »

La beauté chez une femme, c’est la principale valorisation sociale. D’ailleurs c’est aussi une valorisation sociale pour son partenaire. À l’inverse, un « bon parti » est quelqu’un de doué, d’intelligent et de riche, là pour entretenir la femme irrémédiablement mineure toute sa vie. D’ailleurs, la plupart des hommes, que ce soit lourdement ou non, vont s’appuyer sur le physique pour draguer. J’ai rarement entendu des « Hey mademoiselle, il est chanmé le bouquin que vous lisez ! »

Bref, ces quelques exemples servent à montrer qu’on demande bien plus à une femme d’être un physique qu’à un homme dans notre société. C’est dans ce contexte de matraquage culturel et très réducteur pour la femme que s’ancre cette affiche. Et elle y participe même !

Pourquoi cette publicité est sexiste : l’utilisation du corps ?

Cette affiche y participe parce qu’elle réduit, elle aussi, la femme à son physique. La publicité concerne une salle de sport. La femme est nue, assise et passive. (Ça arrive évidemment à tout le monde d’être nu, passif et assis dans une salle de sport.) En gros le message, c’est son corps, d’où la réduction. Le fait qu’elle soit nue participe à une pornographication quotidienne et générale des femmes quand on les représente. Je ne vois pas en quoi le fait qu’elle soit habillée aurait changé l’idée qu’elle puisse être bien dans son corps malgré ses « rondeurs » (je reviendrais sur ce point).

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En somme, cette affiche utilise le corps de la femme en question comme n’importe quelle publicité racoleuse qui va montrer un bout de sein ou de fesse pour vendre une voiture ou des flageolets.  C’est une utilisation marchande du corps qui associe le corps lui-même à une marchandise. Ce genre d’affiche fait sens dans une chaine où l’on trouve à un bout les actes les plus anodins du commun des mortels et à l’autre la prostitution, le viol et les diverses violences faites aux femmes.

Est-ce que les formes « girondes » de la femme y changent quelque-chose ?

Je reviens là dessus puisque c’est un des arguments utilisé par le publicitaire (Oui les publicitaires ça ose tout). Évidemment, c’est un homme, et un homme qui a sûrement cru être original en foutant une femme nue sur une pub ! C’est du jamais vu comme vous le savez bien. Bref, pour justifier cet acte de fainéantise intellectuelle, Jean-Sébastien Grelet-sexisme3Aumont invoque les formes de la femme. Elles seraient « girondes » (non rien à voir avec ces cons qui sont tombés dans la Garonne) et donc transmettraient l’idée qu’on peut être bien dans son corps et l’assumer (surement grâce à la salle de sport en question).

Ce qui est choquant au prime abord, c’est que, du fait que cette femme ne soit pas anorexique, elle est censée représenter les grosses. C’est un peu lourd. Par ailleurs, je ne connais pas une théorie féministe qui dit qu’on peut utiliser l’image du corps d’une femme n’importe comment si elle est grosse. Wake-up ! Il s’enfonce le pauvre.

Pourquoi, si c’était un homme, ça ne serait pas pareil ?

Autre connerie, pensant atténuer le caractère sexiste de la campagne publicitaire. Le directeur Marketing rappelle à la fin de cet article que pour la prochaine, ce sera un homme. Bon évidemment, ça m’enchante pas particulièrement de voir des gens à poil sur les murs du hommetro-mé, que ce soit un homme ou une femme. Enfin ça m’enchante pas d’y voir des pubs tout court d’ailleurs. Mais néanmoins cette précision mérite une réponse…

Les hommes ne subissant pas tout ce contexte de domination masculine, faire une telle affiche ne fait pas écho à une culture qui s’est immiscée dans tous les compartiments de la société. C’est comme faire un rappel de couleur sans avoir déjà la couleur de portée. En somme, ce n’est pas une bonne chose, mais la signification est très différente. ON ne peut pas contrebalancer une telle pratique pour une femme en faisait subir le même sort à un homme.

Comment on lutte contre ces âneries ?

La bonne et vraie question est là. Face à ce matraquage constant, qu’est-ce qu’on peut faire ? Si on n’a pas le pouvoir (bon c’est le cas de la plupart des situations), des actions comme celles menées par le Front de Gauche peuvent servir de prise de conscience et au pire, limitent l’exposition de cette publicité (puisqu’elle a été retirée). Toute forme de mobilisation est bonne à prendre (sauf à se mettre soit même nue mais c’est un autre débat).

Si on a le pouvoir à l’échelle locale, des critères sur les publicités sont tout à fait envisageables, même à l ‘extérieur sur les panneaux qui sont des espaces qui demandent une autorisation de la mairie. Enfin, si on a le pouvoir à l’échelle nationale (comme certains qui se disent féministes), on peut faire une loi contre le sexisme, qui condamne cette discrimination avec la même force que le racisme et se bat pour renverser la culture dominante en commençant par l’école.

Une mesure d’urgence ? Interdire toute femme dénudée sur les publicités. Pas de tergiversation ! Ce qui est en jeu, ce n’est pas la pudibonderie de quelques-uns, c’est un système patriarcal qui tue tous les jours. Alors osons !

Romain JAMMES

50 réflexions sur “Le SAV de l’affiche sexiste du métro à Toulouse

  1. Heuuuu oui alors le coup de « elle est ronde » c’est vrai qu’on l’a entendu…mais perso je trouve pas qu’elle soit ronde du tout! Sinon dans la rue y a que des rondes et des grosses!
    Ca montre bien qu’on a une vision complètement déformée, elle est pas anorexique, donc de suite on considère qu’elle est ronde.
    Faut redescendre dans le monde réel.

    Et comme tu le dis bien, c’est parce que ça a aurait pu etre pire (elle aurait pu être nue ET anorexique) qu’on doit fermer sa gueule et remercier le publicitaire. On m’a aussi dit ça.
    C’est oas gagné tout ça..

  2. je dois être trop libéral: je comprends tes arguments, mais j’arrive pas à être d’accord, parce que pour moi chacun fait ce qu’il veut de son corps, notamment les personnes qui posent nues pour des pubs (en étant totalement consentantes bien sur).

    Alors déjà que je suis pas chaud pour vouloir interdire la nudité dans les pubs, mais surtout je vois pas comment faire, à cause d’une simple question: on s’arrête ou? quand y’a des sous vêtements? oui mais faut pas qu’ils soient trop fins ou transparents… idem pour les vêtements… Surtout que tu montres bien dans ton article que les pubs n’ont pas besoin de déshabiller les femmes pour attirer le regard du mec en manque., et donc inférioriser la femme.

    bref, pour moi, ce débat, c’est le même genre que celui sur « les jeux vidéo rendent violents ». Oui les jeux vidéos peuvent nous pousser à aimer la violence, le meurtre… Oui les pubs sexy peuvent nous pousser à nous dire que les femmes sont juste des bouts de viande… Mais dans les deux cas, si on en arrive à ce point, c’est qu’un truc a foiré dans notre éducation (et pas qu’un peu!). L’important, c’est d’inculquer de bonnes valeurs à l’école et dans la famille, pour pouvoir massacrer du terroriste et voir des femmes nues sans devenir un tueur ou un violeur.

    PS: même si je suis pas d’accord avec ce que tu dis, l’article reste très bon, autant sur la forme que sur les arguments présentés 🙂

    • Comme tu dis tu es trop libéral.

      Si un jour nous avons société sans domination, ton propos sera valable. Or ce n’est pas le cas, donc là où il y a un dominé et un dominant, c’est la liberté qui oppresse et la loi qui libère.

      C’est pareil que sur le marché du travail. Ne peut-on estimer que chacun peut faire comme il veut, travailler le nombre d’heures qu’il souhaite avec un salaire négocié à l’amiable ? Non parce qu’il y a une rapport de force et une domination économique, c’est la loi qui permet de protéger le salarié du patron et du marché.

      Ici c’est pareil : peut-on faire ce qu’on veut de son corps ? Non. Pourquoi ?
      1 – Ce qu’on fait personnellement implique l’ensemble de la société. Si je désire être torturé je ne peux pas car comment déterminer qui le veut et qui est obligé ? Le risque est trop dangereux.

      2 – Nos représentations et nos choix sont déterminés par une culture et des rapports de forces. Donc on met des bornes à ne pas dépasser.

      Ce n’est pas le même débat que les jeux-vidéo. Nous parlons d’une domination qui a plus de 5000 ans, qui génère 1 viol toutes les 7 minutes en France et des milliers de morts chaque années.

      • pour le marché du travail je suis entièrement d’accord, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait le même rapport de force pour la vision de la femme. Bien sur y’a encore beaucoup trop de machos, mais il me semble que leur nombre diminue, et que les femmes sont de plus en plus capables de se protéger physiquement comme mentalement (je connais aucune étude sur la question, donc je donne simplement mon ressenti).

        Avec le corps tu prends pas un super exemple, puisque le SM n’est plus interdit depuis un moment en France et dans beaucoup d’autres pays ^^. et encore une fois je comprends ton argument mais ne suis pas d’accord… Je pense que notre société à la chance d’être suffisamment évoluée pour permettre une liberté quasi-totale pour l’utilisation de notre corps (quasi parce que la seule limite que je mettrais serait au niveau des mères porteuses: avec la question de l’attachement mère-enfant, les hormones, tout ça tout ça, j’estime qu’un homme n’est pas en mesure de décider sur ce débat :D).

        Donc défendre les droits des femmes, aucun problème. Je trouve scandaleux qu’elles n’aient pas les mêmes revenus que les hommes, qu’elles aient plus souvent des emplois précaires, et j’en passe… Mais tant qu’elles ne sont pas forcées (notamment financièrement), je préfère les laisser faire ce qu’elles veulent de leur corps.

  3. Je vois bien plus de marchandisation du corps dans la PMA que dans une pub…
    les anciennes pub mettaient également en avant le féminisme, les pin up étaient toute habillées pourtant. la sexualité dépasse bien la nudité..et c réduire la sexualité que de penser que la nudité seule la dévoile et doit etre banni. Certes la société sature de sexualité, mais c le choix des hommes et des femmes leur libre choix. personne n’est contraint à poser. Pourtant, jamais sur facebook on a vu autant de filles se mettre nues ou sexys volontairement, sans etre payées ou rien. Je n’aime pas ces pubs mais je ne pense pas que le débat est bien posé

    • Je n’ai jamais réduit la sexualité à la nudité. D’ailleurs l’avant dernière illustration est une pornographication de la femme sans qu’il y ait nudité.

      Cependant, on exhibe pas le corps d’une femme sur une pub pour mettre en avant ses capacités intellectuelles. J’ai simplement pris l’exemple d’une mesure d’urgence, pas toute une politique.

      Pour la question du choix, qui est une pure arnaque intellectuelle comme tu le présentes, je te suggère de lire un peu de socio, et à minima ma réponse au précédent commentaire.

    • S, je réagis sur un élément de ton commentaire sur lequel Romain n’a pas répondu. je crois que tu fais une grosse confusion entre PMA (Procréation médicalement assistée) et GPA (gestation pour autrui) : la première n’engage en aucun cas de marchandisation d’un corps (de femme, pardi), la deuxième oui. Je peux te conseiller la lecture de cet article qui date un peu mais qui revient sur cet amalgame: http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/11/le-mariage-pour-tous-ne-doit-pas-ouvrir-la-voie-aux-meres-porteuses_1804659_3232.html

  4. Bonjour Romain,

    Etre homme féministe, ca ne doit pas être facil! Merci pour tes contributions au combat! J’aime beaucoup lire tes articles, même si parfois je te trouve un peu méprisant dans le style, mais je partage ta frustration!

    J’ai beaucoup de questions à poser à un homme féministe en europe. J’en connais aux Etats-Unis, mais j’ai l’impression que les hommes sont beaucoup moins réticents au concept de féminisme, c’est plus acceptable. Comment es-tu arrivé à te revendiquer féministe? Comment penses tu qu’on peut convaincre d’autres hommes que le féminisme est aussi important pour eux?

    J’attends ton prochain article!

    Meilleures salutations,

    Chloé

    • C’est à la foi un malaise dans le rôle qu’on m’a imposé (implicitement) d’homme dans le couple. Mais aussi beaucoup de rencontres. J’ai abordé le féminisme comme aucun autre engagement, non pas en essayant de diffuser mes idées mais plutôt en essayant de comprendre et de m’approprier le féminisme.

      Je pense que c’est faute de ça que beaucoup d’hommes ne comprennent pas le féminisme.

  5. Une question : quand un cuisiniste explique que pour apprécier son produit il faut passer le mec par la fenêtre, ça vous choque pas ? Moi, si !

    • Mais quel soulagement de voir que je ne suis pas la seule à l’avoir repéré !

      Moi aussi ça me choque ce message : « la place de l’Homme n’est pas dans une cuisine, contrairement à la Fâme ! »

  6. Heu c’est pas parce qu’une fille est mince qu’elle est anorexique, hein, faut arrêter.
    Deuxième chose : je suis pas particulièrement choquée par cette pub. Ils ciblent une certaine population et font leur pub en fonction, c’est du pur marketing.
    Je suis beaucoup plus atterrée quand je vois les pubs de voiture où s’ils font l’effort de mettre une femme c’est TRES SOUVENT à la cuisine ou en bonne mère avec sa ribambelle de gamins derrière.
    Enfin bref, les explications de M. Nomdemerde m’ont bien fait rigoler.

    • C’était une expression pour tirer le trait. Je soulignais que le directeur dit qu’elle est enrobée alors que franchement y a pas grand chose. Ça dénote quand même une certaine représentation…

      Je concède que certaines pub sont plus choquantes, nous nous sommes battu contre celle qui était à notre portée. Mais quelle que soit la cible ou la stratégie marketing, je n’accepte pas qu’il y ait pour une ènième fois une femme nue utilisée pour vendre un produit.

  7. Au delà du sexisme je vois dans ce type de pub (et d’images en général) deux autres problématiques.
    D’abord, ces images sont une manière de mettre en avant l’apparence (et donc l’avoir) plutôt que l’être, ce qui a mon goût, est un frein à l’épanouissement. On peut même étendre cette idée au problème névrotique des signes extérieur de richesse.
    « Je vous en mets plein les yeux!! Mais suis-je heureux? »

    Ensuite, ces corps exposés établissent des critères de beauté et une norme qui tendent à faire complexer tout être humain qui ne rentre pas dans cette case. Régime, déprime,…
    « J’aimerais vous en mettre plein les yeux, mais j’y arrive pas… »

    Selon moi, c’est un problème qui concerne autant l’homme que la femme et on en connait plein.

    De là à interdire ce type de pub, attention à ne pas tomber dans le totalitarisme (Ouuuh le mot est fort, je provoque…).
    Je pense surtout que notre pays a besoin de prévention, d’éducation à l’image, à l’esprit critique, à la prise recul,… à la liberté et l’émancipation.

    Une enseignante qui rêve d’une autre école.

    NB: Je prend plaisir à lire vos textes qui savent mêler humour et réalité.

    • J’ai lancé ça comme mesure d’urgence, non comme oméga de la politique anti-sexiste. Il faut prendre un moment des mesures anti-pub et anti-sexistes fortes.

      L’éducation a été importante au niveau du recul des idées racistes, mais l’interdiction de propos public ou d’images à caractère racistes aussi.

  8. Comme d’habitude, au départ je suis d’accord. Et puis…et puis et puis, je m’aperçois de plusieurs choses qui me désarçonnent un peu dans ce discours. Tout d’abord, faut arrêter de se faire l’esclave (oui, mais indocile, hein) du système : en effet, si tu contestes la domination masculine (évidemment !) je ne vois pas pourquoi mettre des hommes nus dans la pub serait sans importance ; ils ont droit, au même respect que les femmes, à priori. On parle de nudité, là, et l’égalité ça s’apprend aussi comme ça et pas en bondissant d’un extrême à l’autre.

    Et puis, encore une fois, certes il y a du sexisme dans cette pub, qui n’avait rien à foutre dans le métro. Mais le discours « c’est sexiste ; la preuve, le monde est sexiste car il existe des comportements sexistes et nous sommes tous coupables ! » c’est tellement facile à contrer comme argumentaire que non, on ne peut pas se contenter de ‘j’ai rarement entendu ceci ou ‘on dit facilement cela’. Non, on ne force pas les filles à être littéraires ou artistiques – ça a pu être vrai mais ça ne l’est plus. Non, les mecs ne draguent pas que sur le sujet du corps de même que non, les filles ne draguent pas avec des ‘t’es trop intelligent !’ sans références au physique.

    Défendre ces positions-là de cette façon-là, c’est un peu comme dire que les femmes devraient avoir tous les pouvoirs pour compenser les siècles de domination subis. C’est indéfendable.

    • Je suis assez d’accord avec vous. Il faut un peu réactualiser ces concepts, il ne sont plus en phase avec la société contemporaine. Les femmes n’hésitent plus à utiliser des termes crus pour qualifier le physique des hommes, et même en présence des concernés. Ce type de comportement n’est plus exceptionnel, alors qu’il tend à se marginaliser chez les hommes. Chez une femme cela passe presque, ou du moins pour certains, comme un acte d’émancipation/eur ; chez un homme s’est généralement perçu comme une beauferie. Acheter un calendrier avec des rugbymans nus est un acte anodin, si demain on vend dans les mêmes conditions un calendrier avec des sportives nues, on aurait des manifs dans la rue.
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      Pour en arriver au sujet, je crois que la cible n’est pas la bonne. Vraisemblablement ces pubs s’adressent à des femmes, et on ne va pas dans une salle de sport pour l’amour du sport mais bien souvent pour des raisons esthétiques. le but est que les femmes aient envie de ressembler aux modèles. Il s’agit de l’exploitation économique du narcissisme ambiant auquel d’ailleurs les hommes n’échappent pas, même si celui-ci prend parfois des formes différentes.
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      On peut parler sociologie et déterminisme pour justifier des lois restrictives de liberté, seulement où commence et où s’arrête le déterminisme. Les gens qui vont nous décider des lois destinées à contrarier ce déterminisme, les gens qui dénoncent ce déterminisme, par quel foutu miracle échappent-ils aux déterminismes dont ils sont censés nous protéger malgré nous ?

      • Quelle que soit la cible de la publicité le résultat est le même : une femme nue pour vendre un produit. Et ça ce n’est pas acceptable.

        Ensuite je ne dis pas que le même phénomène sur un homme est acceptable, je ne dis qu’il ne signifie pas la même chose parce qu’il ne fait pas écho à une culture de domination masculine.

        Prenons un exemple : un blanc en pagne, c’est un homme de kromagnon, un noir en pagne, ça fait exposition coloniale. Pourquoi on ne voit pas la même chose ? Parce que les références culturelles sont différentes.

      • Je vous assure qu’une publicité adressée aux femmes qui met en scène en homme dévétu provoque le chez les femmes la même tranposition, le même désir de chosification de l’homme. Le site adopte un mec qui ouvre une boutique où les femmes peuvent venir voir des hommes en vitrine ou dans des boites en forme de paquet cadeau, pour la plupart torse nu, on peut difficilement y voir autre chose qu’une transposition d’un individu en objet de consommation. La même chose avec des femmes aurait provoqué une vague d’indignation. Effectivement c’est une escroquerie, mais c’est la même escroquerie que celle qui consiste à présenter des femmes dévétue pour vendre des produits aux hommes. Seulement désormais, il y a une tolérance dans un sens qu’il n’y a pas dans un autre.
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        J’imagine que vous connaissez des femmes qui n’hésitent pas à commenter le corps des hommes en des termes très crus. Si toutes leurs amies n’en font pas toujours autant, elles ont tendance à les encourrager et son au minimum très bon public. Celles qui trouvent cela trop vulgaire ne sont généralement par leurs amies. Faites l’expérience en présence de ces femmes de faire un commentaire sur les fesses ou la poitrine d’une autre femme, et bien autant les femmes que les hommes de ce groupe vont vous traiter de macho. En revanche, je n’ai jamais entendu quiconque dire à ce type de femme que leur propos pouvaient être sexiste.

        Après on peut essayer de tourner et retourner ces situations, reste qu’aujourd’hui la chosification sexuelle de l’homme est socialement admissible que celle de la femme génère un rejet. Vous pouvez me parler de référenciel sociologique, culturel et contextuel, un individu appartenant à une catégorie déterminable quelque soit son sexe, lorsqu’il est explicitement assimilé à un produit consommable et sexuel ne sera pas autre chose quand la réfrérence et la chosification sexuelle est aussi explicite, et la transposition s’opèrera de la même façon.

  9. « Une mesure d’urgence ? Interdire toute femme dénudée sur les publicités. Pas de tergiversation ! Ce qui est en jeu, ce n’est pas la pudibonderie de quelques-uns, c’est un système patriarcal qui tue tous les jours. Alors osons ! »

    Mauvaise idée.
    Interdire la nudité est absurde. La nudité n’est choquante, nous venons tous au monde nu lorsque nous naissons de l’utérus de notre mère.
    Ce qui est parfois choquant c’est l’utilisation de la nudité par le contexte et le texte qui sont ambigus avec un double sens sexiste.

    Non, je ne veux pas de loi qui interdisent la nudité sur les affiches. Je veux simplement que les publicitaires soient un peu plus intelligents, imaginatifs et moins sexistes.

    • Je ne veut pas « interdire la nudité ». Je veux interdire l’utilisation de femmes dénudées pour vendre un produit. Il y a une certaine nuance tout de même.

      La pornographication constante de la femme dans ses représentation participe largement à la domination masculine. Il y a un moment il faut prendre des mesures fortes d’urgence pour arrêter LE MASSACRE !

  10. « Toute forme de mobilisation est bonne à prendre (sauf à se mettre soit même nue mais c’est un autre débat). »

    Ca sent la position anti-Femen je me trompe?

    Ensuite pour répondre plus haut à Gatrasz Cdj Hermlin: je ne sais pas dans quel monde tu vis. Honnêtement. La première partie de ta réponse: « si tu contestes la domination masculine (évidemment !) je ne vois pas pourquoi mettre des hommes nus dans la pub serait sans importance ; ils ont droit, au même respect que les femmes, à priori. » montre bien que tu ne comprends pas vraiment de quoi il en retourne. Dans une société patriarcale, les hommes et les femmes subissent des traitements différents. Oui les hommes peuvent subir des violences, des viols, des humiliations. Mais ils ne sont pas élevés avec la peur de rentrer chez eux, la peur de la mauvaise rencontre. Ils ne choisissent pas comment s’habiller en fonction de l’heure à laquelle ils vont rentrer chez eux et s’ils rentrent seuls ou accompagnés. Ils ne se font pas siffler dans la rue, peloter dans le métro. On ne s’adresse pas à eux d’un gentil « hé monsieur, tu suces? ». Prenez le calendrier des Dieux du Stade ou le calendrier Pirelli et vous ferez bien que le public visé et l’impact ne sont pas les mêmes. Les hommes sont présentés comme des objets? Ils sont surtout idéalisés dans leur virilité. Virilité accentuée par le privilège du sportif. Le calendrier Pirelli: des mannequins sur lesquels se palucher.

    En fait Gatrasz Cdj Hermlin ton commentaire m’énerve. Parce que tes remarques, ta minimisation bienveillante, ton mansplaining, je les entends tout le temps. Et le pire, c’est que beaucoup pense comme toi. Et votre pensée n’est pas instruite, n’est pas réfléchie. Et j’en ai assez de perdre mon temps à vouloir instruire les gens comme toi, car à l’évidence, vous ne voulez pas l’être.

    • Mais oui, nous sommes très bêtes puisque pas instruits par vous. Je me suis déjà fait agresser, oui. Sexuellement aussi, oui. Mais bon, ma virilité triomphante et mon privilège du sportif me protègent de la souffrance morale, j’imagine. Mais ai-je dit quelque part que les hommes étaient à plaindre ? Non. Juste que pour moi, le féminisme ce n’est pas la discrimination positive.

      Au-delà de l’attaque personnelle, je le répète, c’est l’argumentation que je contestais ici. Parce que dire que le monde est partiarcho-tout ce que tu veux, c’est bien joli ; mais ce n’est pas en expliquant aux hommes qu’ils doivent fermer leur gueule vu qu’ils ont trop de la chance d’être des hommes, et avoir honte du comportement de tous les autres cons qu’on avance, c’est en montrant l’exemple…et en sanctionnant ceux qui dérapent dans un sens ou dans l’autre.

    • C’est totatalement partial de considérer que les hommes sur le calendrier les dieux du stade ne sont pas considéré comme des objets. D’ailleurs, il suffit d’écouter les commentaires de celles qui achètent ces calendriers pour ne plus en douter. Un homme photographié nu serait idéalisé dans sa virilité mais une femme ne serait quant-à elle pas idéalisée dans sa féminité ? Il faut vraiment le vouloir pour adopter de pariel point de vu, c’est d’une subjectivité incroyable. Et le calendrier des dieux du stade est un produit totalement banalisé, dont tout le monde peut parler et dont dont tout le monde connaît l’existence. D’ailleurs pendant les fêtes, sur le trotoire il y avait des publicité avec des jeunes pères noël torse nu et musclé, on trouve tout de même désormais assez rarement dans les publicités destinées au tout venant des femmes mis en scène de manière aussi… Disons que l’on pourrait qualifier de vulgaire, mais après tout pourquoi pas. Et les rares fois où désormais des femmes sont mis dans de telle situation ca créé un polémique. A telle point qu’on peut désormais rédiger un article à chaque fois que cela arrive, ce qui ne serait vraissemblablement pas possible si cela était aussi fréquent qu’on veut nous le faire croire.
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      Vous vivez dans une zone de guerre ? Etre élevée dans la peur du viol ? Il n’y a que les féministes mainstream aujourd’hui pour nous répéter à longueur temps que l’homme est un prédateur et la femme une proie. Mais faut arrêter, OLF sait très bien créer le buzz, mais on ne peut pas dire qu’en terme de réflexion, de modernité, que se soit la fine fleur du féminisme. C’est une grosse machine qui fait du bruit mais qui ne sait pas toujours pourquoi. Le féminisme mainstream est au féminisme ce que sodexo est à la gastronomie.
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      Pour ce qui est des tenues vestimentaires, ca s’appelle du bon sens. Les tenues masculines sont moins variées, mais si il était socialement admis et courant qu’un homme porte des vêtements comparables à ceux des femmes, il est évident que je ne prendrai pas certains transports en commun avec les vêtements que certaines portent quotidiennement. Avoir la possibilité des porter des tenues qui dévoilent le corps ne dispense pas de faire preuve de discernement. Il y a des tenues passe partout qui peuvent être portées aussi bien en soirée, qu’au travail, et qui peuvent être classes sans être courtes ou décoltées.
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      On n’imagine pas un homme postuler pour un travail avec un petit pantalon moulant et la chemise ouverte sur le torse. Une femme peut postuler à un emploi avec une jupe à mi-cuisse un décolté. Ca peut provoquer 3 types de réactions dans des amplitudes variables, adhésion, rejet, indifférence. Mais elle a aussi et surtout la possibilité de ne pas le faire et de porter une tenue beaucoup plus neutre et professionnelle.

      • Une femme n’a pas besoin de vivre dans une zone de guerre pour avoir peur du viol. Il suffit simplement de voir les stat (un viol toutes les 15 minutes en France, dont les 3 quarts par une personne connue de la victime, et un quart par un membre de la famille). Ou simplement de vivre ou de passer régulièrement dans des quartiers sensibles (vous êtes le seul au monde à avoir raté le documentaire récent sur une femme qui a filmé ses journées, et ainsi les remarques de tous les boulets qu’elle croise?). Je connais personnellement plusieurs victimes, et à chaque fois elles étaient loin de l’avoir cherché à coup de décolleté et mini jupe.

        Et on en vient à la deuxième absurdité du commentaire précédent: une femme en burka a autant de chances de se faire violer qu’une qui se promène à moitié nue dans la rue. Parce que le mec assez taré pour violer une femme, il se fout des vêtements, c’est ce qui est en dessous qu’il compte agresser, parce que quelle que soit la tenue de la victime, il trouvera toujours une excuse pour la considérer comme une salope et ainsi se donner le droit de la violer.
        Donc le bon sens n’a rien a voir la dedans; une femme doit pouvoir s’habiller comme elle veut. Les hommes ont le droit d’avoir le boxer qui dépasse, peuvent se promener en débardeur dégueu qui cache rien et ont le droit aux shorts sans qu’on leur dise qu’ils cherchent le viol. Alors foutons la paix aux femmes avec le string qui dépasse, au décolleté jusqu’au nombril et à la mini-jupe ras-la-moule.

      • @ Thrawn
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        A aucun moment je n’ai dit qu’il y avait un lien entre le viol en la tenue vestimentaire. En revanche je veux bien croire qu’il y en ait un entre la peur d’être violé et la manière dont on s’habille. Comme vous le dites, les viols sont généralement commis par des proches, et plus rarement dans la rue ou à l’occasion de sortie. Il semble que cela démontre que les personnes sujettes à ce genre d’inquiétude portent en connaissance de cause des vêtements qui sont sexuellement equivoques, puisqu’ensuite elles s’inquiètent du regard des autres lorsqu’elles portent ces tenues et qu’elles sont moins entourées.
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        Effectivement, il y a des hommes qui portent des shorts mais généralement c’est pour faire du sport. Je vois rarement des hommes en short dans la rue, dans les transports en commun ou au travail. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas relever que les hommes exploitent beaucoup moins avec leur vêtement une certaine l’ambiguité sexuelle. D’ailleurs, je ne pense que cela serait assez mal accueilli. Les femmes ont la possibilité de ne pas le faire. Il y a un beacoups de femmes qui vivent très bien sans porter de mini jupe ou de décolté. Après, je le répète, je ne leur en fait pas le reproche, chacun fait ses arbitrages. Mais il est paradoxale de reprocher à la société la peur d’un risque immaginaire, créé par l’immagination de celui qui s’en dit victime.
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        Puisque vous en parlez c’est l’occasion de parler du film belge où une jeune femme se fait traiter de salope à tous les coins de rue. Extrait du film repris par tous les médias qui le présentaient comme « la preuve du machisme ordinaire ». Juste un instant… Ca vous semble conforme à la réalité qui vous entoure ? J’en ai parlé avec des tas de femmes, elles n’ont jamais rien rencontré de comparable, jeunes et jolies parfois habillées sexy. Je veux bien croire que dans certains secteurs très localisés il y ait des particularismes, tout existe, mais nous présenter cela comme « le quotidien des femmes » c’est très malhonnète. Cela pose d’ailleurs un problème de méthodologie journalistique lorsque des journaux présentent un film réalisé par une étudiante en cinéma, dont ils ignorent tout des conditions de réalisation, comme « une preuve ».
        A la suite de cela, on nous à d’ailleurs sorti un sondage vaseux comme on nous présente régulièrement, selon lequel grosso-merdo 70% ou 80% des femmes intérrogées auraient déclarées avoir été insultées dans la rue au cours des 12 derniers mois. Seulement, si on remonte 12 mois en arrière (d’ailleurs dans le sondage c’était peut être sur 24 mois) la grande majorité des gens, homme femme confondus, ont rencontré dans la rue un ou une zozo, un ou une illuminée, qui l’a insulté dans la rue. Donc le sondage que l’on présente, d’une manière assez partiale, comme validant l’hypothèse développée dans le film, si on y réfléchi 2 secondes nous dit pratiquement le contraire

      • Thrawmn :

        « Je connais personnellement plusieurs victimes, et à chaque fois elles étaient loin de l’avoir cherché à coup de décolleté et mini jupe. »

        Cette phrase discrédite tout le reste de votre texte à mes yeux…

    • Disons que je suis pas anti-femen (je me bât pas contre elles) mais que leur mode de mobilisation me laisse perplexe. Pour moi ça avait du sens contre la prostitution en Ukraine, en France moins. Ca participe au fait qu’une femme ne peut pas exister sans montrer ses nibards. Parce qu’honnêtement, les femens sans montrer leurs seins, personne n’en entendrait parler.

      Après je les soutiens de tous mon coeur par rapport à ce qui s’est passé avec les fachos de civitas.

      • Pour ma part, je refuse par principe d’accorder le moindre crédit aux femens. Ce n’est pas spécialement lié à leur manière de manifester nu, ce qui peut effectivement être discutable. Peut être disent-elles des choses intéressantes, je n’en sais rien car j’ai un gros problème avec elles. Disons que les conditions préalable à une écoute, voir à un dialogue ne sont pas réunies. Allez voir sur leur site (http://femen.org/news/page/2#post-content), tournez les pages, réactualiser, et vous finirez par voir sur le bandeau en haut de la page une femme tenant une serpe sanguinolante dans une main et des testicules tout aussi sanguinolantes dans l’autre main. On peut y voir tous ce qu’on veut, de l’humour, du second degré, c’est d’ailleurs interprétable de multiples manières et cela sera interprété de multiples manière. Personnellement je ne peux pas admettre d’accorder la moindre écoute à une quelconque organisation qui diffuse ce type de message dont on ne peut pas ignorer qu’il va justifier ou encourrager des discours et comportements mysandres.

      • C’est dommage que tu ne te sois pas un peu plus penché sur leur discours, leur interview, leur mode de fonctionnement, leur histoire (y compris en France, tu verras qu’elles ont une légitimité à être ici. Le patriarcat est bien présent même s’il est sournois et ne saurait être toléré sous prétexte qu’ailleurs c’est pire). Ta réponse serait bien différente.

        Pour faire bref: la nudité pour protester, ce n’est pas nouveau. Elles s’inscrivent dans cette tradition. Leur nudité est également hors contexte sexualité: revendiquée dans l’espace public comme un support. Leurs seins ne peuvent pas être dissociés de leurs slogans. Pour le coup, elles me rappellent vraiment le MLF à ses débuts: des filles jeunes pleines d’énergie qui agissent agissent frappent. La théorie viendra après, il y a un moment pour tout.

        Mais je te fais confiance et je fais confiance à ton discernement pour te pencher sérieusement sur ce mouvement, un jour 🙂

      • @Anne, honnêtement je me fous de leur nudité, on peut argumenter indéfiniment dans un sens ou dans un autre. Mais je choisi délibérémment d’ignorer un groupe qui tout en se revendiquant d’une forme d’humanisme mettent en scène l’émasculation comme quelque chose d’acceptable. Peut être font elles des choses très bien par ailleurs, je m’en fous. Cette image, ainsi que d’autres déclarations que j’ai pu entendre par ailleurs, illjustre un mépris du genre mascunlin. Si quelqu’un postule que je suis méprisable, je vais l’envoyer promener, c’est tout et je ne vais pas m’attarder. On peut toujours me dire que c’est une posture, de l’humour, de la provocation. Peu importe l’intention, c’est évident que cette posture va être interprétée, traduite et digérée de différentes manière.
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        Je le répète, faut un peu réactualiser vos concepts. Le patriarcat a été utilisé pour désigner des sociétés où les femmes étaient incappables juridiquement, n’avaient pas le droit de vote, n’héritaient pas, où l’homme étaient chef de famille… Dans les années 60-70, les féministes se réappropient le terme. On est alors dans une société ou juridiquement l’homme est toujours le chef de famille, il gère les biens du couple et de sa femme, pour travailler son épouse doit lui demander l’autorisation, il décide du domicile de la famille ; l’avortement est illégal, la contraception peu accessible ; il n’y a pas de femme aux responsabilités publiques. Vous avez vraiment l’impression que la société actuelle est une société patriarcale ? On pourrait parler de société post-patriarcale, concept qui reste à définir.
        Désormais une femme a plusieurs moyens de contraception à sa disposition, qu’elle peut utiliser discrétionnairement, avorter, accoucher sous X, et malgré tout obliger un homme à reconnaître un enfant dont il ne voudrait pas. Les femmes aux responsabilité ne font plus figure d’exception, et comme vous semblez vous intéresser à la sociologie, vous devez savoir que les générations spontannées n’existent pas. Donc s’il a aujoud’hui des femmes aux responsabilités c’est que les conditions de cette émergence sont réunies depuis un certain temps déjà car on ne parvient pas aux responsabilités du jour au lendemain. Cela suppose un parcours qui trouve nécessairement sa source en amont.

  11. à seb « Après on peut essayer de tourner et retourner ces situations, reste qu’aujourd’hui la chosification sexuelle de l’homme est socialement admissible que celle de la femme génère un rejet. »

    Parce qu’elles, elles en meurent !

    • @Jean
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      Je ne suis pas convaincu par le lien de cause à effet que vous supposez. Je ne crois pas que l’intégrité physique des femmes soit davantage préservée dans les pays dirigés par des intégristes religieux, quelque soit leur confession par ailleurs, où toute représentation trop explicitemment sexuelle de la femme est condamnée.

      Admettons, mais si c’est si nocif pour les femmes pourquoi le tolérer à l’égard des hommes ?

      En vérité, il me semble que cette tolérance ou intolérance à géométrie variable est générée par le fait que des groupes constitués communiquent et protestent contre ce type de représentation uniquemment lorsque cela concerne les femmes. C’est cette partialité que je conteste dans le féminisme mainstream. Au lieu de nous proposer une analyse objective de la condition propre à chaque sexe, il choisi de défendre un sexe contre un autre en recyclant des problématiques plus ou moins périmées et en se gardant bien de les remettre au bout du jour. J’ai souvent ce dialogue de sourd avec ces féministes lorsqu’elles ne disent qu’en tant qu’homme je ne peux compendre ce que subissent les femmes mais qu’elle refusent de comprendre que si c’est le cas l’inverse est nécessairement vrai.

      • @Seb : tout à fait d’accord avec vous. Il est tentant de simplifier en réduisant le problème à une lutte hommes/femmes, mais c’est passer à côté d’une réalité bien plus complexe dont les hommes ET les femmes ont beaucoup à souffrir. Les conséquences de ce système dépassent de loin le problème des violences faites aux femmes, malheureusement, pour inclure la violence que nombre de jeunes des deux sexes s’imposent eux-mêmes pour y correspondre, parfois jusqu’à en mourir. Les deux sont intimement liés, aujourd’hui.

        Il ne s’agit pas, je le précise, de rejeter la faute de l’un à l’autre ; mais négliger une partie du problème pour ne regarder que celle qui apparaît la plus choquante (celle dont les femmes sont, c’est indéniable, trop souvent victimes) c’est passer à côté d’un problème plus vaste et plus toxique puisque ignoré dans ses dimensions réelles. Des hommes et des femmes souffrent, peut-être différemment mais tout de même, et l’ennemi n’est pas juste ‘les hommes’, c’est un système de pensée, d’utilisation de l’image contre les personnes. Et il semble indispensable pour avancer contre tout ça de dépasser les archaïsmes et les luttes de genre. Le sexisme existe, c’est un fléau, mais il est par nature mixte. Pensons-y pour lutter plus efficacement contre.

  12. bien d’accord avec la démonstration, les mécanismes de la domination, tout ça tout ça, moi aussi ça me gave de voir des pubs sur les murs et à la télé avec des meufs à poil pour vendre des trucs qui n’ont rien à voir… mais, deux compléments :
    1) nous vivons dans une culture de l’image et de l’apparence…. évidemment, ça prend encore plus de consistance en ce qui concerne les femmes, parce que ça vient se superposer avec une tradition de domination, mais le culte de la plastique s’étend aussi aux hommes. On voit rarement des hommes débraillés, ayant les cheveux gras, les dents de travers ou une vilaine peau (partout des pubs avec des ados… pas un spot d’acné !). Quand un mec gros passe dans une pub, c’est parce que c’est connoté positivement par rapport à un stéréotype (cuisinier, mécano…)
    2) la domination patriarcale s’est construite dans une société ultra-puritaine où le corps de la femme était caché plutôt que découvert. à cette époque on n’attendait pas le porno et la pub pour considérer les filles comme des bouts de viande, ni pour les tabasser. Et si t’aimes la socio tu devrais avoir l’honnêteté de dire que les mécanismes des violences conjugales sont beaucoup plus complexes et ne peuvent pas être réduits à ce qui serait une forme aboutie, paroxysmique de la domination patriarcale…

    Mais je reste d’accord sur le fait que la domination s’exerce sous un masque de liberté individuelle et de « jsuis bien dans mon corps et jm’assume ».

  13. et allez, c’est reparti pour la rengaine féministe radicale sur la domination masculine, le patriarcat, et gna gna gna. Sors de ton trou, Jammes, le patriarcat n’existe plus que dans ta tête et dans celle des idéologues du féminisme extrémiste. Vous êtes les seuls inventeurs, promoteurs et adorateurs de ce concept bidon. Sans votre fantasme de patriarcat, vous n’existeriez pas. Alors vous n’allez pas scier votre branche, on vous comprend. Continuez à chanter votre cantique.

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  21. La plus que respectable Bandinter s’alarmait déjà ça fait quelques temps des dérives du féminisme dans sa rhétorique des faibles femmes face aux méchants hommes :

    « Il n’est pas indifférent que l’une des plus célèbres féministes radicales américaines, Andrea Dworkin, parle du peuple féminin comme de « survivantes ». Certes, quand les féministes se mobilisent pour venir en aide aux victimes de violences objectives, elles font leur travail. Mais quand elles étendent le concept de violence masculine à tout et à n’importe quoi, quand elles tracent un continuum de la violence qui va du viol au harcèlement verbal, moral, visuel… en passant par la pornographie et la prostitution, alors chaque femme un peu parano peut se déclarer victime – réelle ou potentielle – des hommes en général. Il est stupéfiant de voir que c’est au moment où les femmes sont en train de réussir une révolution immense que le discours féministe fait comme s’il s’agissait de fausses avancées, comme s’il n’y avait pas de différence entre les conditions féminines aujourd’hui, hier, et partout dans le monde. On met globalement en cause l’autre partie de l’humanité – tous les hommes sont des salauds. »

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