Le bruit des bottes

Le ciel est gris à Toulouse. Un vent rafraichi par l’arrivée de l’automne soulève les feuilles qui commencent à jaunir. La redif’ d’un printemps sacrifié aux pluies abondantes fait craindre un hivers rude. L’automne l’est assez comme ça. Dans les consciences il prend racine comme un Banyan, à ciel ouvert. Sans effort, il plonge ses longs membres dans le sol trempé par l’apathie politique, le refrain monocorde de la survie quotidienne. La berceuse des consciences qui transforme la matière grise en une épaisse flaque de boue mêlant consommation hystérique et nombrilisme patenté.

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Aujourd’hui le bruit des bottes ne se dissimule plus derrière le silence des pantoufles. Il a appris à se faire entendre comme un bruit de fond. Le bruit de l’autoroute qui ne cesse jamais mais qu’on n’entend plus jusqu’à ce qu’on redécouvre le silence, un jour. Il nous manquait. Cette année l’automne n’a pas attendu la fin des beaux jours… Comme le silence perdu, peut-être disparaîtront-ils progressivement.

L’été grenoblois

Bon c’est vache pour la charmante ville de Grenoble. Mais cet été avait un air de discours sarkozyste sur la sécurité. Un discours qui est lui même une pièce rapportée de l’extrême droite et de son obsession calculée pour la sécurité. On n’en a jamais autant parlé qu’alors, il n’y a d’ailleurs jamais eu autant de lois fondatrices dans ce domaine que pendant la décennie Sarkozy. Le tout articulé de manipulation du chiffre pour avoir un faux bilan.

Le changement n’a pas créé l’onde de choc promise, ni sur l’économie ni dans ce fantasme sécuritaire que Valls a repris tel quel. Stigmatisation des Roms, des musulmansDP4, absurde politique du chiffre, coups de force et de com’ dans des quartiers populaires, menaces viriles, promesses fermes et musclées. On croirait que ministre de l’intérieur, c’est poser ses couilles sur la table, puis discuter. La recette est la même et crée les mêmes résultats : de la tension. Car si des délinquants sont arrêtés, des bandes démantelées, des armes retrouvées, le mal secondaire que génère cette crise sociale est bien plus important dans ces quartiers comme dans les consciences collectives. La police qui connaissait le terrain a laissé place à des camions de la BAC qui arrête au faciès et demande son chemin.

La figure de Mohamed Merah est utilisée comme épouvantail, l’Islam et sa compatibilité avec la démocratie aussi, l’expression d’ « ennemi de l’intérieur » est remise au goût du jour. Le tout avec un aplomb qui fait passer la mère Le Pen pour une modérée. Sans surprise, le Front National récolte le fruit de l’essaimage de ses idées : il devient crédible, audible, et finalement presque normal, tenant un discours tout aussi odieux que de nombreux médias et oligarques de toutes sortes.

De faits divers en faits divers…

Seulement voilà, de « fait divers » en « faits divers » épinglés et manipulés par la droite, son copain extrême, son autre copain complexé (à peine) au gouvernement, et son dernier copain dans les rédactions, la violence et l’émotion font un ras de marrée sur l’opinion. Elle emporte tout sur son passage, la solidarité qui construit notre société, la tolérance qui en fait un lieu d’accueil et de partage, l’horizon qui cherche le bonheur collectif comme un été sans fin.

L’émotion brutalise les principes et s’engouffre dans une culture de stigmatisation construite depuis des années. Elle se gorge de rancœur, comme si tout était le résultat d’une même volonté. Elle veut une justice immédiate, punitive, voire martiale à l’image de ces soutiens au bijoutier qui a tué le voleur de son commerce. Le bruit des bottes c’est celui qui détourne les êtres humains du collectif. Il leur dit de se faire justice eux même, de ne plus croire que la société peut s’en charger. Mais seul, on peut frapper son voisin, son semblable. Pas son patron.

Au grand jourDP1

Dans ce contexte, comment s’étonner que les loups sortent du bois. Les fascistes s’assument et gagnent en assurance. Ils manifestent, ils agressent, ils tuent. Ils s’en prennent impunément et au grand jour à des militantes comme Sophia Hocini et Julie Del Papa qui ont la force de se battre contre le FN. Les menaces de mort ou de viol à leur égard résonnent dans une caisse vide. L’Etat incapable ou complice regarde le spectacle affligeant de cette montée en puissance.

Ces mots de Françoise Giroud m’ont toujours marqué.

DP« Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez on dit : c’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser »

Je ne sais pas s’il est trop tard ou si simplement le fascisme montre le bout de son nez. Une chose est certaine, pendant que se creusent les inégalités, que la puissance publique fait la sourde oreille devant la misère, le bruit des bottes devient assourdissant. Le gouvernement pourra avoir tous les discours moralisateurs, tant qu’il entretiendra cette misère, il entretiendra le foyer de haine qui s’y accroche.

Romain JAMMES

Quand est-ce que tout ça a basculé ?

Les événements de ces dernières semaines sont lourds de sens. Je suis plutôt un gars optimiste. C’est peut-être ça qui me fait tenir. Mais là j’avoue que j’ai la frousse. Tout arrive. J’ai les j’tons, mais aussi beaucoup de colère. Optimiste, ce n’est pas naïf, et si j’avais perdu toute illusion de voir l’oligarchie, et sa couche de protection médiatique, combattre les fascistes, j’ai pris comme une claque dans la gueule leur attitude depuis la mort de Clément Méric.

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« Nous irons cracher sur ta tombe »

Si cette déclaration avait été faite, elle aurait le mérite d’être sincère. Tout a été déchainé après ce meurtre. Plus que j’aurais pu le croire. Il n’a pas fallu longtemps pour transformer les coups mortels en rixe de faits divers ou en baston de comptoir qui a mal tourné. L’industrie médiatique nous a sonné le refrain des extrêmes qui se rejoignent. La bouillie merdique sans argumentation, balancée par petits ou grands bourgeois dociles et bien sapés. Leur maquillage propre et leur sourire satisfait, on aimerait les voir froissés à coup de latte en pareille occasion. J’enrage qu’on soit plus civilisés qu’eux.

Au fond le message a été clair. 2 bandes de merdeux se tapent : « jeux de main, jeux de vilain » dit Minutes, il a « provoqué et perdu » renchérit Zemmour. Qu’un nazillon ait buté un1 mec à cause de ses idées ça n’émeut pas les chiens de garde. Dans la foulée, les victimes sont mises dos à dos. Même violence, mêmrméthode. Les extrêmes c’est pareil, si ! C’est m’sieur Copé qui l’dit voyons. Enfin toute une ribambelle de connards avec. Au fond ce sont les mêmeS, comme Mélenchon et Le Pen tiens. Une thèse si peu contestée qu’elle fini par s’imposer comme un évidence à tout un arc politique. Faut dire qu’elle arrange pas mal de pourritures.

La pilule, forcément elle est pas évidente à faire passer. Donc tant qu’à y aller au marteau piqueur, autant inviter le président du groupe d’assassin pour défendre sa cause : Serge Ayoub. On lui tire des portraits romanesques, histoire de rappeler qu’au fond, c’est qu’un brave type qui défendait ses idées (certes un peu folklorique mais bon). Ça pue l’opération de rédemption. On en profite pour ôter tout soupçon sur le lien entre ces enfoirés et le FN. Qu’on fournisse des images qui disent le contraire, parfois issues des mêmes médias, n’y change rien. (Une mention du petit journal qui a fait le boulot cette fois ci). Barbier l’affirme avec aplomb, Le Monde fait semblant de ne pas savoir, et personne ne reprend la mère Le Pen ou Philipo quand ils nient l’évidence. Bref, un tweet de Mélenchon, ça indigne plus la presse que le lien étroit entre le FN et des organisation néo-nazi.

Manquerait plus qu’on dise que c’est de notre faute ! Ah bah vous savez quoi ? C’est ce qu’ils ont fait. L’ouverture du bal elle est de bonne guerre : c’est Serge Ayoub lui même qui accuse Mélenchon. Allez, ça on s’y attendait. Mais quand plusieurs journalistes reprennent la même analyse c’est autre chose. L’histoire commence à avoir un goût amer. Bientôt Vichy ce sera la faute du Front Populaire, ou Hitler de Rosa Luxembourg.

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Un sondage qui passe par là

Mais au fond, c’est pas comme si on était pas prévenu. On y a le droit depuis un moment du marche pied médiatique de la Le Pen. Le dernier en date est un exemple du genre. Un cas d’école comme on dit : le sondage sur les européennes !

Bon déjà, faut se dire entre nous que c’est de la daube ce truc. Ça vaut rien, nada, quedal, même pas un ticket restau ! Pourquoi ? Bah un an avant l’élection, avec un contexte politique qu’on ne connaît pas, des candidats qu’on ne connaît pas et une méthode de plus en plus douteuse tellement ils galèrent pour avoir des réponses, on peut se poser des questions. Le taux d’abstention ? On en sait rien. Les votes blancs ? On en sait rien. Bref, on sait rien du tout mais faut quand même le vendre. Donc on a des super commerciaux… euh des journalistes pardon… qui font le job.

Alors on prend nos ptites lunettes et not’ croyons pour y voir plus clair. Evidemment, il faut comparer avec la dernière échéance nationale, sans bien sûr oublier les dernières européennes pour pondérer mais bon…Le PS dégringole (15%), l’UMP aussi mais moins (19%), le FN prend 0,5% (18%), le FdG 4 points(15%). Des faits marquants ? Le FN 2e force passe devant le PS qui est à égalité avec le FdG.5

Alors vous qui êtes des citoyens éclairés qu’est-ce que vous titrez ? Moi je dirais : « dégringolade du PS » ou « La droite et l’extrême droite en tête », si je suis globalement de gauche « basculement à gauche » et pourquoi pas « Le FN 2e aux européennes ». Mais quand l’unanimité des titres se font autour de la « percée du FN » pour une augmentation somme-toute assez faible, il y a de quoi se questionner non ?

Là encore, on en est pas à la première. Le FN dans les médias, c’est Alice au pays des merveilles. Les journalistes gobent tout sur parole. La mère facho dit « je fais du social » les titres répondent à l’unisson, elle dit « regardez lui c’est un ancien coco qui est venu chez nous » le journaliste fait des grands yeux et écrit sa dépêche. C’est simple, on se demande parfois si les fiches de com’ que l’équipe de Le Pen lui fourni ne se retrouvent pas fortuitement sous les yeux de médiacrates. Le 1er mai est effarant à ce niveau. Les mobilisations ridicules des frontistes sont autant sinon plus couverte et encensées que celles des travailleurs. Sur BFM on aurait cru que c’était le grand soir à 3000 devant Jeanne d’Arc et la bérézina 10 fois plus l’après midi. Bref, la réalité de la mobilisation des syndicat, cette année, c’est pas de la folie, mais franchement, au FN c’est la débandade complète.

Là où le bas blesse c’est qu’ils n’ont pas besoin de cette mobilisation pour faire un score. Qui n’a pas de canton vers chez lui avec un candidat FN sans visage et sans militant mais avec un bon score ? Alors pourquoi ?

La bonne question

Pourquoi, c’est la bonne question, et tous les militants de gauche se la posent. Il y a la recette qui fait consensus. Une dose de désarrois politique liée à ce que les dirigeants ont montré leur impuissance (volontaire) devant le rouleau compresseur libéral depuis 20 ou 30 ans. L’uniformité du discours économique agace, et à la longue c’est un rejet épidermique de la politique qui s’accroit d’autant plus avec les affaires de corruption dont les Tapie/Cahuzac/Guéant sont les derniers fruits.

Dans cette recette, il y a aussi la désertion des services publics dans les quartiers populaires, les campagnes et certaines zone péri-urbaines. Il y a le manque de politique d’intégration, les ghettoïsations et la désastreuse politique de la ville dans son ensemble des années durant.

À cette recette s’ajoute la casse des digues politiques entre la droite et l’extrême droite. Durant ces années du pouvoir, la droite a fait peser les difficultés économiques et sociales à différentes catégories de la population : jeunes, immigrés, fonctionnaires, assistés, chômeurs,… Certains cumulant les « tares ». Un réveil d’une vieille méthode qui, ajoutée aux relents sécuritaires électoralistes, n’a pas tardé a donner un boulevard idéologique aux idées fascisantes. Le drame, c’est qu’une partie la gauche a plongé aveuglement dans le jeu. François Hollande a déclaré qu’il y avait trop d’immigration économique, et la politique d’expulsion de Valls accentue encore les chasses à l’homme intolérables. La simple équation immigration = chômage devient un refrain général qu’on entend sur toutes les ondes, y compris de la bouche de journalistes et de présentateurs.

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Plus polémique encore, l’utilisation du FN par le « parti dit sérieux » (comme dirait nath). Faute d’avoir des idées mobilisatrices, depuis 2002, la peur du retour de Le Pen au second tour, et celle de revoir la droite l’emporter avec éclat, est un argument d’autorité brandi par le PS. En plus simple on appelle ça le « vote utile ». Expression qui révèle un soupçon de mépris des électeurs, de la démocratie et de toutes les autres forces de gauche. Ah ces socialos, ces poètes. En conclusion, plus gros le méchant est, plus on en a peur. Et quand le vendredi avant le 1er tour des présidentielles de 2012, Libé fait sa UNE sur Le Pen, ce n’est pas autre chose qui se passe.

Enfin, accompagnant la banalisation politique ET médiatique des idées lepenistes, le trait égal tiré à longueurs de colonnes et d’analyses par les élus PS, UMP, MODEM, parfois même EELV, et par l’industrie médiatique, entre Mélenchon et Le Pen, plus largement entre le Front de Gauche et le FN n’est pas sans conséquence. Au delà de l’insulte au courant politique que nous sommes, l’immonde blessure personnelle que cela doit être pour Mélenchon, c’est d’une inconscience folle et ça fini de dire aux yeux du monde que Le Pen est comme les autres. L’étape d’après, avec la diabolisation de Mélenchon ces derniers mois, c’est de faire de cet homme quelqu’un de pire que la mère facho. Par extension faire du courant politique auquel il appartient un danger plus important que celui des fachos. Mieux vaut Hitler que le Front Populaire (2 point godwin non ?).

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Le tableau n’est pas beau à voir hein ? J’ai la frousse comme je vous disais au début. J’ai la frousse mais surtout je me pose maintenant cette question, un peu comme si c’était trop tard. La même question que les maquisards ont du se poser un jour.

Quand est-ce que tout ça a basculé ?

Romain JAMMES

Le fascisme tue !

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C’est le genre de nouvelles qui vous prend sèchement à la gorge. Elle reste inlassablement comme des ganglions douloureux, un malaise profond qui vous tord les boyaux jusqu’à vous arracher une larme.

C’est la larme (l’alarme ?) du désarroi, de l’incompréhension de la période que nous traversons. Celle de la montée silencieuse du fascisme. Elle est silencieuse parce qu’elle cache son vrai nom, mais elle apparaît sous les feux de la rampe fière de ses valeurs brillamment banalisées par l’industrie médiatique et la droite extrême. C’est là période où on ne s’indigne plus de rien. Tout est un objet de curiosité politique. On traite des fascistes comme d’un groupe classique, qui joue sa partition sur un terrain politique qu’on a sciemment miné de défiance. On plonge tout le monde dans un panier d’excrément. Beaucoup le méritent mais une voix douce pousse parallèlement à la fainéante fatalité. Celle qui dit : « de toute façon ce sera pareil ».clem 3

La nouvelle

L’événement, je ne l’apprend à personne : « Clément, militant de 19 ans connu pour son engagement contre l’extrême droite, a été lâchement agressé à Paris dans le quartier de la gare Saint Lazare. Violemment frappé au sol par un groupe de plusieurs militants d’extrême droite, manifestement selon des premiers témoignages du Groupe JNR (Jeune Nationaliste Révolutionnaire), laissé inanimé, il a été déclaré ce soir en état de mort cérébrale à l’hôpital Salpetrière. »

Il frappe nos consciences comme un tremblement de terre. Il nous ramène à notre mémoire collective. Celle qu’on a lu dans les livres ou que nos vieux nous ont raconté, du moins pour ma génération. Il faut agir !

Agir ?

Agir, c’est déjà se rassembler dès aujourd’hui partout en France (lien mis à jour). Montrons que ce n’est pas possible, levons la tête. Nous sommes les adversaires historiques du fascisme, ceux qu’on accable dès qu’ils parlent un peu fort, ceux qu’on folklorise comme les pires pourritures du FN. Mélenchon devient Le Pen, Le Pen Mélenchon et tout se mélange dans la soupe dégueulasse de l’embrouille organisée.

Agir c’est déconstruire cet amalgame mis en avant par nos adversaires politiques, y compris au PS. Un des assassins avait un T-shirt FN, le leader des JNR accuse Mélenchon de déclencher la haine. Il avait d’ailleurs fait apparition pour la campagne de Le Pen aux législatives. Nous mettre dans le même panier, au delà de l’insulte à notre histoire que cela représente, au delà de l’injure personnelle, c’est leur donner des brevets de respectabilité insupportables. Relayer, c’est être complice, même quand on se dit de gauche.

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Hier, ces fascistes voulaient « casser du gaucho », ils ont tué un gamin. Hier ça aurait pu être moi, et demain ça pourrait être n’importe lequel d’entre-nous si aujourd’hui le combat ne s’organise pas au delà du cercle des militants anti-fascistes.

Romain JAMMES

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On a trouvé plus fort qu’un socialiste votant les pleins pouvoirs à Pétain

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Salut les amis! Me revoilà après une absence prolongée par une actualité politique qui m’a plongé comme les membres du gouvernement dans une sorte de mort cérébrale.

Pour dire vrai, je ne m’étais pas trop bercé d’illusions sur ce que l’élection du dernier grand calife allait entraîner dans le domaine économique. Je n’espérais pas non plus une révolution, ni même la lueur d’une réflexion sur des perspectives de réforme des politiques migratoires en France. Mais je m’étais naïvement laissé aller à croire que les prétendus socialistes auraient une attitude moins violente à l’égard des étrangers que le précédent gouvernement.

Il m’a donc semblé que les sociaux-libéraux n’avaient plus besoin de moi pour s’enfoncer. L’immonde de leur politique sécuritaire xénophobe et l’indécence de leur inaction sur le plan économique, étaient bien trop visibles pour que tout ceux qui avaient un QI plus élevé qu’une huitre n’en tirent pas des leçons adéquates. Mais un petit tour sur les chaînes d’informations ce matin, m’a vite remis les idées en place. A la vue de médias monopolisés par la vie de personnes bien différentes de nous (ne cliquez pas ici, ni ici, ici non plus). Par contre remercions Johnny de nous apprendre que Sardou est un gros con réactionnaire. Allez, on arrête de déconner et on ouvre sa gueule. Disons le, on s’est bien fait enfler.

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Le gouvernement derrière une flopée de bons sentiments dégoulinants la philanthropie, perpétue la bonne vieille tradition xénophobe des temps de crise. Et même si quelques membres de la majorité nous ont fait part de leurs remords, cela n’a pas empêché le P.S. d’apporter un soutien sans faille au principal responsable de cette politique de dégueulasse. Vous savez ? Oui ! Le seul successeur incontesté de Nicolas Sarkozy. Oui ! Manuel Valls, notre grand ami. Celui qui en toute tranquillité organise le harcèlement des Roms, maintient le quota arbitraire des 30 000 régularisations et continue les expulsions.

 2012, l’année de tous les records

Il y a de quoi être un peu déçu. C’est pas comme si notre président ne s’était pas engagé à mettre fin à la politique du chiffre pendant la présidentielle. En 2012 Manu a fait mieux que tout ses prédécesseurs, 36 322 expulsions d’étrangers en situation irrégulière contre 33 000 et 28 000 en 2011 et 2010. Ils s’en sont défendus comme d’habitude avec la phrase qui a sûrement été la plus prononcée de l’année dernière : « C’est pas nous, c’est ceux d’avant ! ». Mais il faut pas trop se foutre de la gueule du monde. Le gouvernement précédent était déjà obligé de gonfler les chiffres en expulsant des vacanciers (ne cliquez pas ici), Manu a donc dû bien mettre la précision aux forces de l’ordre pour qu’ils en arrivent à ce résultat astronomique.

En tout cas, pour cette belle réussite, le gouvernement pourrait remercier la Roumanie et la Bulgarie. Ils sont bien gentil d’avoir bien voulu récupérer leurs exilés, puisqu’un tiers « des candidats au départ » faisant parti de la communauté la mieux lotie là bas : les Roms. Pas sûr qu’on veuille bien récupérer un jour, le gros Gérard et la petit Mireille. En tout cas, il y a toutes les raisons de penser que Manu subisse des précisions de la part du lobby des éleveurs de poules. Monsieur n’a pas lésiné sur les moyens tout l’été pour établir un autre record, en faisant subir à 7 594 personnes la démolition de leurs camps.

Par contre quand il s’agit de respecter leurs engagements à deux balles, c’est tout de suite un peu plus compliqué. Le dispositif visant à réduire les contrôles d’identités discriminatoires a été rangé au placard. Le ministre de l’intérieur s’est tout simplement assis sur l’invalidation par la Cour de Cassation, de la garde à vue relative aux étrangers en situation irrégulière. Et ne parlons du droit de vote des étrangers pour ceux qui sont en situation régulière. Même si j’y suis opposé parce que cette réforme créerait des sous-citoyens alors qu’il faudrait élargir l’accès à la citoyenneté. Premièrement, les électeurs de François Hollande sont en droit de l’attendre et deuxièmement cela marquerait très symboliquement une rupture avec les années racistes de Sarkozy.

Haïr pour retrouver l’amour

Mais suis-je bête ? J’avais complètement oublié. Selon un sondage consultant les téléspectateurs de M6 (ne pas cliquez ici), 30 % des français auraient voté Heinrich Himmler s’il s’était présenté à la dernière présidentielle. Manu aurait pu se dire: « Heureusement qu’il est mort et qu’on ne donne pas encore la nationalité française à n’importe qui. Beaucoup de nazis auraient débarqué pour tenter leurs chance en 2017. » Ça aurait été très drôle mais le gouvernement préfère satisfaire quelques blaireaux aux réflexes synaptiques datant des années 30. A défaut de convaincre les instits avec cette réforme des rythmes scolaire caduque et inégalitaire, de défendre les travailleurs en lutte de toutes ces entreprises qui licencient, il faut bien allez chercher les voix de toutes ces masses informes étalées devant le spectacle des faits divers médiatisés.

Cette dérive regrettable de nos représentants est tout aussi dangereuse que pathétique puisqu’elle induit implicitement que l’étranger, l’autre que nous est un ennemi. L’État peut alors jeter aux oubliettes toute décence, tout droits fondamentaux pour nous protéger de « l’adversaire ». La xénophobie devient donc un principe d’État qui perdure quelque soit la couleur politique du gouvernement.

Merci, grâce à toi Manu, on a trouvé plus fort qu’un socialiste votant les pleins pouvoirs à Pétain.

YAGOUBI Florian

Médias fascistes…

Y a des nouvelles qui vous foutent hors de vous pour la journée. Je suis habitué, d’une certaine manière. Je regarde patiemment BFM-TV quand je prends mon petit dej’ le matin. Ce n’est pas que je crois une seconde les conneries qui s’y racontent, c’est que ça me donne un peu la température de ce que la culture dominante veut nous faire avaler aujourd’hui. Pour chier dans un pot, il faut y voir clair quoi.h-20-2676119-1326111879

Mais là, la magie des médias me laisse encore une fois sans voix. J’ai beau être averti, chaque fois ça me dépasse. Un sondage sort de nulle part et vient dire que le Front National est en grande partie dédiabolisé et qu’un tiers des français adhèrent à ses idées. Bon ça fout en rogne déjà, du moins quand on a un minimum de cerveau et qu’il est pas essentiellement dirigé dans la haine de l’autre. On relativise, on se dit « bon les sondages tout ça tout ça,… » mais on l’a mauvaise parce que c’est relayé partout…

Sauf que ce sondage, il ne vient pas de rien et surtout, ses résultats non plus. Est-ce que ces putains de médias fascistes, qui ont fait la pub de Le Pen pendant des années, sont pas en train de s’en féliciter ?

Investigation (n,f) : Croire sur parole un fasciste

L’investigation, chez beaucoup de médias dominants ça a une drôle de saveur. Fini les caméras cachées, les croisements d’informations, les vérifications, la preuve par les actes tout ça tout ça. Non c’était avant, bien avant, ou alors c’est des médias gauchos lus par 4 personnes. Non, la vraie modernité maintenant c’est de croire le FN sur parole.

Alors à coup de grands renforts d’éditorialistes, le Front National a tenté sa petite musique de la reconversion socialo. La mère facho a été élue présidente de son groupuscule et d’un seul coup plus personne n’a de mémoire : « hein de quoi ? Le Front National ? L’ultra-libéralisme associé à l’antisémitisme, au racisme, au négationnisme, au sexisme ou à l’homophobie ? » Bah tout ça c’est fini. C’est devenu le FN qui défend mordicus les pauvres ouvriers manipulés par des gauchistes qui « éructent » comme l’infâme Mélenchon. C’est devenu le FN qui est juste réaliste, qui exagère parfois un peu bon, mais qui s’est vachement calmé depuis que le borgne est au placard. C’est devenu un parti républicain qui défend l’augmentation des salaires, grâce à l’expulsion d’immigrés. Celui qui donnera plus d’aides sociales, en supprimant celles de immigrés et qui s’en prend avec plein d’énergie aux patrons voyous que même Parisot ne peut plus cautionner tout en prenant le soin de ne pas toucher à l’ISF histoire que la bourgeoise puisse rentrer au château après ses meetings. Des interrogations sur la viabilité de tout ça ? Ah c’est d’un autre temps j’oubliais…

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Le FN c’est le parti du peuple, le parti des pauvres laissés pour compte par l’infâme mondialisation. Quoi qu’il ait voté avant, c’est pas l’important. Quand le FN dit que tous les autres sont tous pourris, les médias aiment bien ça. Ils aiment bien parce que ça fait vendre, puis ils aiment bien parce qu’en faisant du « tous pourris » ils ont l’impression d’être indépendants. Pauvres débiles !

Le FN c’est le parti des anciens tout. Un ancien communiste ? La vache ! La caméra s’approche, le micro se tend « Je suis ancien communiste, mais je suis allé au FN parce que le PCF c’est la foire aux bou… » (la suite est coupée au montage). Nom d’une pipe ! Un ancien communiste. C’est fou ! Quoi ??? Une ancienne socialiste ? « Oui j’étais au PS mais ils font parti du système » Comme c’est beau. Mais les questions que le journaliste ne se pose pas c’est : quand ? pendant combien de temps ? est-ce que c’est vrai ? tu te fous pas de ma gueule ? Tu trouves que y a pas un problème mental dans ta conversion communo-fasco-vaguebleumariniste ? Mais ce serait trop demandé, puis ça intéresse personne hein ?

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L’investigation moderne c’est le publi-reportage. Le FN vous concocte un packaging parfait : des images, un petit story-telling, du croustillant quand même, et le fameux « recours au système UMPS ». Et en boucle pendant les législatives partielles les médias y sont allés de leurs grandes éloges, jusqu’à la grosse claque qu’a pris le FN où l’on a pas entendu une once d’auto-critique. L’auto-critique, un truc de gaucho aussi ça ! Un scepticisme sur ce virage social ? Un peu d’esprit critique sur les dossiers de presse ? Une réflexion sur les conséquences d’un tel traitement ? Non rien, nada, quedal, quetchi, walou, peau de balle…

Réalité (n,f) : monde à partir duquel des médias s’amusent à créer un miroir déformant

C’est vrai, il y a une banalisation des idées de Front National. La faute à qui ? Certes à ces bouffons de l’UMP qui n’ont pour seule stratégie que de courir derrière le lapin, de plonger dans des discussions ineptes sur les pratiques religieuses, le Hallal dans les cantines ou le danger de l’immigration. Mais faute aussi à ces médias racistes et xénophobes qui répandent cette bonne parole à qui défend un autre modèle : « mais on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! » « mais n’importe qui va venir ! » « mais l’immigration ça nous coûte ! » « mais déjà que y a pas de travail pour les français… » Tous ces mensonges, ces manipulations, ce ne sont pas des paroles, c’est du vomi, de la haine à l’état pur que ces décervelés recrachent comme un tract fasciste.

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Prophéties auto-réalisatrices quand des médias reprennent les éléments de langage, les arguments, les analyses des réactionnaires à toute heure, pour tout sujet, se permettant ensuite de dire que leurs idées avancent. Horde de minables prétentieux qui estimez être au dessus de la mêlée mais organisez un pogrom politique en guise de débat, pour vous plaindre ensuite que le peuple n’y trouve pas son intérêt. Je vous crache à la gueule !

Vermine puante qui comparez Marine Le Pen et Mélenchon, deux idéaux, deux méthodes, deux projets de société radicalement opposés. L’une divise et renforce le pouvoir oligarchique, pointe l’immigré, le fonctionnaire, le syndicaliste, l’homosexuel pour casser les classes et offrir sur un plateau le peuple aux puissants. L’autre rassemble ceux qui partagent des conditions de vie contre ceux qui tentent de les soumettre au pouvoir de l’argent. L’une attise les conflits religieux et parade avec les catholiques, l’autre est laïque et les range toutes dans la sphère du privé. L’une méprise le peuple et la démocratie, l’autre veut refonder la République pour donner le pouvoir aux masses. Qui banalise quoi, quand dans une bouillie infâme ces pourritures mettent ces personnes dans le même panier ?f4

Qui ment quand à Hénin Beaumont, un passage éclair de Le Pen en place public, millimétré pour ne rencontrer que des partisans, se transforme sur les écrans en bain de foule populaire démontrant l’acclamation de cette connasse ? Qui ment quand il écrit que Mélenchon se cache devant ce mouvement, n’ose pas sortir et se fait chahuter ? J’ai vécu personnellement ces scènes. Rien ne justifie un tel traitement sinon la conversion au fiel que l’extrême droite répand dans la société.

Journaliste (attribut) : individu indispensable au bon fonctionnement démocratique

Média fasciste qui fait la courte échelle au Front National. Média fasciste qui réduit la démocratie à une course hippique désintellectualisée. Média fasciste qui méprise le peuple. Média fasciste, qui diffuse ces idées racistes, xénophobes et machistes. Média fasciste qui préfère parler du Hallal imaginaire des cantines plutôt que des collusions industrielles. Média fasciste anti-parlementariste, à l’indignation calculée et sélective. Média fasciste abrutissant qui construit la société comme un spectacle permanent, une arène de gladiateurs entre toutes et tous. Qui monte des émissions honteuses où des femmes se réduisent elles-mêmes en objet de consommation, qui pousse l’individualisme et le chacun pour soi comme la valeur ultime.

Vous portez une responsabilité marquante dans l’état de l’opinion publique, dans la difficulté qu’ont les personnes comme nous qui essayons chaque jour de rallumer l’étincelle : celle du débat, celle de la création culturelle, celle de l’amour…

Romain JAMMES

La Valls continue, l’hypocrisie aussi.

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Ça on peut le dire, Manu est un sacré danseur. Il sait nous faire tourner la tête. Un pas à gauche, un autre à droite et nous voilà embarqué dans cette incroyable Valls. Au premier temps, (de la) Valls nous explique la montée de l’insécurité et du terrorisme par la politique sécuritaire et xénophobe du précédent gouvernement. Au deuxième temps (de la) Valls impose de nouveaux critères pour la régularisation des sans-papiers. C’est à se demander s’il ne se foutrait pas un peu de notre gueule.

La Valls : un coupé décalé du gouvernement Sarkozy

012nbJe me rappelle avoir dit à un journaliste après avoir mis le petit bulletin François Hollande dans l’urne, que je ne croyais pas que son élection bouleverserait notre système économique mortifère, mais que la politique xénophobe du dernier gouvernement prendrait fin. Je dois donc avouer avoir pris une belle claque lorsque j’ai pris connaissance de la dernière circulaire de l’héritier incontesté de Nicolas Sarkozy : Manuel Valls. Il avait déjà sacrément déconné tout l’été en sonnant la chasse aux Roms, mais là, Manu nous a sorti le grand jeu. Après six mois de discussions avec différentes associations, voilà que le deuxième flic préféré des français (oui le premier, c’est l’inspecteur Barnabi selon un sondage Pif magazine) décide de faire un beau sieg heil à tout le monde. Avec sa nouvelle circulaire, Valls affirme qu’il ne marquera pas de rupture avec les politiques sécuritaires et racistes d’hier et que la politique du chiffre continuera de plus belle. Ce sera 30 000 régularisations par an, alors que le nombre de sans papiers est estimé à 350 000. De quoi laisser perdurer, l’exploitation de bon nombre de travailleurs sans-papiers qui se voient dépouiller de leurs droits par leurs employeurs. Et tout ça pourquoi? Pour satisfaire une poignée de xénophobes qui n’ont toujours pas compris que si leurs entreprises étaient propres le matin, cela avait toutes les chances d’être l’œuvre « d’impitoyables terroristes » résidant, travaillant, consommant et cotisant sur le territoire français.

La Valls : Une main tendue à l’extrême droite

Alors qu’hier soir, Manu était envoyé sur France 2 pour jouer les contradicteurs face à la grosse Marine, sa politique est en complet accord avec les discours du Fhaine. La circulaire Valls entérine l’idée que l’immigration est responsable du chômage en France. L’obstination de ce gouvernement à ne pas s’attaquer au véritable problème qu’est la finance et l’austérité, met notre super flic dos au mur. Si ce n’est pas la confiscation de la richesse produite par la finance qui détruit notre économie, il lui faut bien trouver un responsable. Alors quoi de plus facile de s’attaquer à celui qui ne peut se défendre, celui qui n’aurait soi-disant pas le droit d’être là. Et cela qu’en bien même celui-ci ne soit responsable de ce qu’on lui reproche : « nous coûter trop cher ».

Les sans papiers et l’immigration, ne l’oublions pas, rapportent bien plus qu’ils ne coûtent. Je vous passerai le topo sur la conception républicaine de la nation et l’intérêt sur le plan intellectuel d’intégrer des individus venant d’ailleurs. Mais puisque, aujourd’hui, il faut des chiffres et parler d’argent pour faire sérieux, je suis bien désolé de rappeler aux ignorants que l’immigration rapporterait à la France 12,4 milliards d’euros. Selon Xavier Chojnicki, Maitre de Conférence à Lille 2 (on peut pas faire mieux comme référence), « comme ils sont peu qualifiés, les immigrés sont très souvent au chômage. Mais ils dépensent aussi beaucoup et sont très entreprenants. Les pensions que nous versons aux retraités sont plus que compensées par la consommation et les cotisations sociales que paient les plus jeunes, parmi lesquels on trouve des gens très dynamiques ».

Si l’on considère ce point de vue, notre père fouettard national aurait peu être dû revoir sa copie, avant de danser la gigue toujours plus à droite en fredonnant les méfaits économiques de l’immigration sur l’air de « maréchal nous voilà », pour ne pas laisser l’extrême droite savourer une nouvelle victoire.

« Touche pas à ma nation »

Un YAGOUBI défendant la « nation » ? Et puis quoi encore ? Le saucisson et le pinard pendant qu’on y est ? Certains me diront que mon nom ne fait pas très français, d’autres m’expliqueront que c’est au nom de cette nation, de son unité et de ses soi-disant valeurs universelles civilisatrices qu’on a opprimé, exploité et fini par torturer mes ancêtres. Mais réfléchissons un peu mes amis. La question que nous devons nous poser est : « Faut-il laisser la nation, la patrie, la France, là où je suis né, là où j’ai mes amis, ma famille et mes repères, à ce qui veulent m’en exclure : la droite et l’extrême droite ? »

Il est évident que nous ne pouvons laisser la droite et la droite extrême s’approprier la France. Car qu’en fait elle, elle qui se targue le tant l’aimer ? La dernière fois qu’un gouvernement de droite ouvertement nationaliste chantant la Marseillaise, agitant les drapeaux, régna sur la France, on entendait crier : « Vive la France » et l’écho répondre : « Vive Pétain ». Jamais alors notre pays n’était tombé si bas, roulé dans la boue par un régime on ne peut plus lâche, raciste et pervers. Ce régime céda sans broncher à l’occupant et collabora sans vergogne avec son homologue nazi. Tout en se réclamant d’une France aux racines chrétiennes, avec le soutien de l’archevêque de Paris Emmanuel Suhard Le Collabo, il livrait des Juifs et retirait leur nationalité certains bons Français tel que l’illustre Générale Leclerc. Aujourd’hui, la droite et ses amis du Fhaine se réclament encore et toujours de la France chrétienne éternelle. Cet héritage est sacralisé notamment par le discours de Latran (20 décembre 2007) prononcé par Nicolas Sarkozy, dans lequel le chef de l’État , heureusement déchu, affirme vouloir valoriser les racines chrétiennes de la France qu’il considère alors comme fondatrices de notre nation. Ce dernier se rêvant alors surement en Charlemagne et Marine la Pieuse fille du Borgne en Jeanne d’arc, deux personnages incarnant au mieux la tolérance religieuse, fustigent alors la gauche laïcarde de ne pas aimer la France. Leurs amis en liesse applaudissent, agitent les drapeaux tout en chantant La Marseillaise et finissent par beugler les larmes aux yeux, le couplet du « sang impur ».

Tout cela me fait alors doucement rire, lorsque que me rappelant mes vieux cours d’histoires évoquant la rédaction de ce chant de l’armée du Rhin venues combattre l’Autriche pendant la Révolution. Les personnes désignaient par le terme « sang impur » n’était autres que les riches et les puissants, se réclamant de cette même France chrétienne éternelle et qui s’étaient exilés pour combattre leurs compatriotes qui eux avaient fait valser cet héritage au nom des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. En 1870, le peuple parisien en arme, pour repousser l’armée prussienne, chante la Marseillaise et le Temps des cerises. Ces communards qui nous ont tant inspirés seront massacrés par les 100 000 soldats français libérés par Bismark à la demande du gouvernement de droite de l’époque. Et quel carnage! Thiers et la droite assassinent puis déportent le peuple qui s’était soulevé pour défendre l’idéal républicain. Plus tard, en France alors qu’une partie du pays chante à la gloire du Maréchal Pétain; ce patriote réduit en esclavage les français pour les allemands, fusille les résistants en grande partie communistes. Et quand tombant sous le poids des balles de leurs compatriotes, ces résistants ne crient pas « Vive Staline » mais « Vive la France ». Mais la droite prédit encore et toujours l’arrivée de chars russes en cas de victoire de ces socialos-communistes qui soit disant n’aiment pas la France. L’union pour un mouvement populaire et le front de la haine, tentent de faire croire qu’ils représentent et défendent le peuple et la nation contre l’arrivée imminente d’une horde de barbare aux pratiques obscures. Mais ils oublient que le métissage culturel a toujours été la force d’un état. Un fasciste (ou autre personnage du même acabit) vous expliquerait seulement que le métis est bien plus solide que l’être informe issu d’une copulation consanguine en éludant le fait que l’intégration d’individus extérieurs à une société est une aubaine à la fois sur le plan intellectuel mais aussi économique. En effet un étranger bien accueilli et vivant dignement sur un territoire, échange et consomme sur place créant à la fois activités intellectuelles et économiques. Cette intégration est permise aujourd’hui par le droit du sol et non le droit du sang que défendent avec verve les amoureux de cette douce heureuse civilisation chrétienne.

La Nation française tel que nous l’avons conçu après avoir mis à bas les idéaux de la monarchie, est essentiellement politique et non culturelle. Ne faisant aucune distinction entre les Hommes (les femmes n’étant malheureusement pas incluses à l’époque), elle doit alors permettre à chacun (et chacune aujourd’hui) d’oublier leurs différences, dans le but de vivre et travailler à un avenir commun. Et c’est dans ce sens et non un autre, que cet idéal républicain a vocation à s’imposer, par la raison (non par les armes) aux différentes communautés ethniques, religieuses etc … La liberté, l’égalité et la fraternité, valeurs issues de la déclaration universelle des droits de l’Homme, nous les nommerons valeurs universelles, étant les seules capables de réunir l’ensemble de l’humanité et enfin produire du « vivre ensemble ».

Enfin bon, remercions la droite et l’extrême droite pour leur joli tour de passe-passe ayant pour but de nous faire oublier que la châtelaine d’Hénin-Beaumont et son ami l’ex gnome de l’Élysée ne sont autres que les défenseurs des riches et des puissants. Ne nous laissons pas piquer la France, elle est la seule propriété de ceux qui ne possèdent rien. Notre France: c’est la Belle, c’est la Rebelle. La patrie n’est d’ailleurs pas incompatible avec le Socialisme, bien au contraire, elle est nécessaire. « Il n’y a que les feuilles mortes » c’est à dire les traitres et les collabos « qui se détache de l’arbre » (Jaurès, Le Socialisme et la Vie). Friand de l’exil fiscal et des petits esclaves des pays émergents, on ne fait pas plus apatride que le Capital. Capital que la droite et sa consœur extrémiste défendent si bien. Après ce constat, j’ai choisi de défendre la conception de la nation qui nous unit autour d’un destin politique commun et consenti, tout ça en dépit de nos différences, puis nous libère par la diversité des rencontres qu’elle nous permet. Mes origines sont diverses, ma religion s’il en est une ne vous regarde pas mais mon drapeau est bleu blanc rouge et mon hymne je le chante avec amour. Ma nation c’est la France, c’est la sociale, elle est internationaliste et n’a d’autres buts que le bien des peuples du monde entier. Ma nation n’est qu’idéal, continuons le combat.

YAGOUBI Florian

Introduction : Quelle distinction entre les Hommes?

Chers ami(e)s, des événements s’avancent sous les lumières de nos consciences, faisant ressurgir dans nos mémoires ce que nous rappelle l’histoire. De terribles conflits qui ont vu l’homme blanc combattre l’homme noir, un Français jeter la pierre à un Allemand, un homme aux cheveux lisses en frapper un aux cheveux bouclés. Il nous faut donc chercher les causes de ces conflits.

C‘est que nous recevons, en ces temps troublés, nos lots de Diviseurs. Ceux ci ont les poches bien pleines de nez de toutes les formes et de peaux de toutes les teintes; leurs permettant de séparer les amis, les fiancés, les collègues, etc… Ils atomisent petit à petit l’ensemble de la population, pour qu’une fois poussière volant au grès des vents, chaque individu ne voit plus qu’en l’autre, un ennemi potentiel. Ce dernier, qui devrait être son allié, il le traitera comme un chien voyant chez celui ci, un nez trop long si ce n’est la peau trop basané.

Ainsi, tout les jours l’on m’interroge : «  Ne voyez vous pas de distinction entre les hommes ? » Et j’explique comme à chaque fois : «  Je vois bien une différence, mais elle bien plus importante que celle des nez ou des couleurs de peau. Celle que je vois au détour des allées et des rues que je parcourt chaque jour, laisse des marques bien plus profondes que celles que vous me montrer du doigt. Cette différence fais le bonheur ou le malheur des êtres qui m’entourent. Et je vais vous la dire sans détour : c’est la différence entre le riche et le pauvre. Mais nous n’en resterons pas là et je démontrerai à chacun, que c’est bien de cette différence là que tout dépend. »

YAGOUBI Florian