Prostitution : combattre l’abolition fragilise la lutte contre le patriarcat !

Ça faisait longtemps. Comme vous êtes nombreux à venir consulter ce blog (plus de 19 000 visites le mois dernier) et qu’on est pas plus intelligents que les autres, on ouvre nos modestes pages à des amis.sacha

Celui-ci c’est un compagnon de route depuis quelques années. Et pour de nombreuses encore j’espère. Comme nous, il est abolitionniste. Et on laisse ce sujet sensible à sa plume affutée. Merci à toi Sacha Tognolli.

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La prostitution : au cœur de la domination masculine et non à sa marge

Si je prends le clavier pour écrire cet article, c’est que la question de l’abolition ou non de la prostitution est au cœur de notre combat contre le patriarcat. Pourtant, elle divise profondément, non pas le mouvement féministe tout de même majoritairement abolitionniste, mais l’espace politique que nous occupons au Parti de Gauche : la gauche radicale. Ces derniers temps, de nombreux camarades – en réaction à l’audience accrue de la position abolitionniste en France et au sein du parti – ont fait le choix de combattre publiquement cette position tout en s’affirmant féministes (ainsi de ma camarade Julie Del Papa). Si je les remercie de leur apport au débat, et que je ne remets nullement en question leur attachement à la lutte féministe, je suis obligé de considérer qu’ils fragilisent ce combat.

Certes, on peut être féministe et voilée, certes, on peut être pro-féministe et consommer du porno représentatif d’une sexualité sexiste, certes, on peut être féministe et pour la réglementation – et donc la reconnaissance – de la prostitution. Nous sommes des produits de la société, personne ne peut donc se dire pleinement exempt des rapports de dominations qui s’y déploient. En revanche, théoriser et légitimer chacune de ces pratiques fragilise, à mon sens, le combat féministe. La prostitution étant au cœur du fondement patriarcal de notre société, c’est là que se nouent tous les aspects et contradictions de la domination masculine. J’oserais donc dire que c’est par là qu’il faut commencer pour la combattre ! En effet, ce sont toujours à partir des questions les plus conflictuelles et difficiles à traiter qu’on peut tirer petit à petit le fil rouge d’une lutte, quelle qu’elle soit. Ainsi, qui pros’opposera explicitement à l’égalité femmes-hommes – mis à part deux ou trois zemmouriens ? Bref, n’évacuons pas le débat de la prostitution !

Allons même plus loin dans la difficulté : mon propos ne s’intéressera pas principalement aux conditions matérielles de la prostitution actuelle – majoritairement dans des réseaux de proxénétisme et avec violence – mais à la prostitution en soi, ce qui donne forcément un aspect théorique à cet article que certains peuvent juger un peu décalé par rapport à la réalité sordide du quotidien d’une prostituée. Pourtant, je pense qu’en tout sujet il est bon de prendre du recul, le stylo à la main. Cette question de la pratique majoritaire de la prostitution est largement utilisée par le camp abolitionniste, ses (nos) arguments sont donc déjà connus de ce point de vue.

La loi au service des plus faibles

Cependant, je tiens à préciser que s’appuyer sur cette dimension d’une pratique majoritaire peut être suffisant pour abolir la prostitution, quand bien même on considérerait que le fait de se prostituer en soi ne pose aucun problème. La loi doit servir à protéger les plus faibles, c’est pourquoi je suis en désaccord avec Julie quand elle affirme « le problème de la prostitution forcée n’a rien à voir avec l’abolition de celle-ci ». Ainsi, bien que je ne sois pas philosophiquement contre la polygamie – en effet, pourquoi la société imposerait-elle une relation limitée à deux personnes ? – je m’opposerai à sa légalisation tant que nous n’aurons pas réussi à construire une société pleinement égale entre femmes et hommes ; sinon, une telle légalisation reviendrait à fragiliser la situation des femmes.

Mener un projet de transformation sociale, c’est en assumer les conséquences !

Évacuons également la question des conséquences immédiates d’une abolition de la prostitution par le biais de la pénalisation des clients. Selon Julie, « abolir la prostitution en France créera alors une clandestinité plus importante car il a déjà été montré que la prohibition augmente le trafic illégal et favorise l’émergence de mafias ». Elle n’a pas forcément tort bien que certains de mes camarades plus experts en la matière me rapportent que la comparaison entre l’Allemagne et la Suède dément un tel argument : en Allemagne, pays réglementariste, la légalisation a entrainé une augmentation du trafic légal ET illégal (parmi lequel figure celui des mineurs), les réseaux mafieux se sont également développés et trouvent même appui dans la partie légale de leur activité ; en Suède, pays réellement abolitionniste, les réseaux mafieux n’ont pas disparu mais ils sont moins développés et moins puissants que dans le cas précédent. Mais admettons tout de même que Julie puisse avoir raison.

Gérer les conséquences de son projet politique doit être quelque chose que tout militant-e politique doit avoir en tête. Cher-es camarades, ne croyez pas que le jour où le Front de Gauche sera au pouvoir, tout-le-monde-il-sera-bô-il-sera-gentil ! C’est pourquoi le jour où le Parlement votera un véritable plan d’abolition réelle de la prostitution, celui-ci s’inscrira dans un contexte plus général de transformation de la société et comprendra donc pêle-mêle (ce n’est pas exhaustif, n’étant pas un spécialiste) : la régularisation des sans-papiers, une politique de relance économique, un plan de formation et de requalification continues, un plan égalité femmes-hommes, un accompagnement social des prostituées mais aussi une branche de la police – spécifiquement formée et accompagnée par des travailleurs sociaux – attachée à faire appliquer sur tout le territoire (et pas uniquement sur les grandes avenues) l’abolition réelle de la prostitution. barcode-elements_k10502591

Tout cela signifie-t-il que du jour au lendemain, plus aucune mafia n’existera ? Bien sûr que non, mais comment un-e militant-e politique se revendiquant de la République, donc de la consécration de la loi issue de la volonté générale, peut-il abandonner toute volonté de transformation sociale pour cette raison ? C’est toute la difficulté de l’art politique, et je demande aux camarades utilisant sans cesse cet argument de se rendre compte qu’il s’agit d’un des arguments principaux des libéraux sur tous les sujets : ainsi à New-York, lorsque les loyers étaient plafonnés (n’est-ce pas une partie de notre programme ?), il existait un véritable marché noir, avec toute une mafia, et donc une partie du territoire n’appliquant pas la loi (avec tous les problèmes de sécurité et d’hygiène qui vont avec). Et rappelons-nous de nos conquêtes sociales passées : l’interdiction du travail de nuit des enfants a eu comme conséquence concrète,  pour des millions de familles déjà pauvres, une réduction de leur revenu global. De même, lorsque l’on s’indigne, à juste titre, du process de fabrication des i-phones dans lequel des enfants asiatiques sont exploités, gardons en tête que pour ces enfants et familles locales, c’est souvent leur seul moyen de survivre. Pour autant, doit-on légaliser et légitimer cette pratique ?

Tout cela étant dit, je vais m’atteler au caractère condamnable en soi de la prostitution quelles que soient ses conditions matérielles d’exécution.

Les limites à la libre disposition de soi

Les tenants de la reconnaissance de la prostitution se basent, à l’instar de Julie, sur « la liberté de tous les êtres humains à disposer de leur corps ». Il s’agit de la libre disposition de soi qui reconnaît à la personne humaine la maîtrise exclusive de soi. Ce principe est en effet fondamental, particulièrement dans la lutte pour les droits des femmes : c’est sur son fondement qu’ont été consacrés le droit à l’avortement, la reconnaissance du crime de viol conjugal, ou encore la liberté de choisir sa sexualité. Cependant, cette liberté fondamentale peut rentrer en conflit avec d’autres principes importants de notre République : celui de l’indisponibilité du corps humain et celui de la dignité de la personne humaine.

L’indisponibilité du corps humain

Commençons par l’indisponibilité du corps humain. Selon ce principe, le corps humain, ses éléments et ses produits sont hors commerce. 5611594783_8e9a533564Ils ne peuvent pas être vendus (ni loués), tout commerce avec des produits du corps humain est illégal. En effet, les camarades qui proclament à tort et à travers la libre disposition de son corps comme ultime et seul horizon émancipateur devraient, au moins par cohérence, être pour le droit de vendre un de ses organes ou, pour prendre un exemple moins définitif, le droit de vendre son sang. Chacun voit là le système vers lequel leur raisonnement nous conduit.

A l’inverse de ce positionnement, l’indisponibilité du corps humain est un principe légal signifiant qu’il existe des limites à la libre disposition de soi et qu’ainsi le corps humain n’est pas une chose qui peut faire l’objet d’un contrat ou d’une convention. Pour être plus précis, nous devrions plutôt parler de « non-patrimonialité du corps humain », plutôt que d’indisponibilité, puisqu’il s’agit plutôt d’interdire les conventions lucratives sur le corps humain (ainsi le don du sang est légal et encouragé !). Ici, Julie répliquerait ainsi : « Dans chacun des métiers que nous faisons, nous avons soit besoin de penser, réfléchir, raisonner, ou alors utiliser sa force physique. On se sert de notre intelligence, de notre corps… Alors pourquoi ne pourrait-on pas se servir de notre sexe si des hommes et des femmes en ont envie ? ». Ainsi, le principe de l’indisponibilité du corps de s’appliquerait pas à la prostitution. Les camarades utilisant cet argument font, veuillez me pardonner, du marxisme de comptoir en essayant de s’appuyer sur la notion de « force de travail ». Certes, on pourrait faire cette équation facile, un ouvrier mobilise ses muscles pour produire un objet manufacturier, tout comme un intellectuel mobilise ses neurones pour écrire un essai, tout comme une prostituée mobilise son corps pour donner du plaisir sexuel. Cependant, à l’inverse de l’ouvrier ou de l’intellectuel, la prostituée, outre le fait de vendre sa force de travail, loue son corps en ce qu’il est en soi, et non juste pour un usage. C’est là qu’entre en jeu notre deuxième principe : la protection de la dignité de la personne humaine.

La protection de la dignité de la personne humaine

Cette dignité de la personne humaine est un principe à valeur constitutionnelle, elle est ainsi considérée comme une partie intégrante des droits de la personnalité, droits qui, je le rappelle, sont inaliénables, c’est-à-dire qu’un individu ne peut pas les céder. L’arrêt du Conseil d’État du 27 octobre 1995, dans l’affaire de « lancer de nains » de Morsang-sur-Orge, est célèbre pour avoir inclut la notion de « dignité humaine » en tant que composante de l’ordre public.[] Le Conseil d’État a en effet jugé que le maire avait le droit d’interdire un spectacle de « lancer de nains » au motif de trouble à l’ordre public — et ce, même si le nain en question était volontaire et consentait à cette activité d’ordre commercial, vu que la dignité est censée être inaliénable. Les juges ont considéré qu’un tel spectacle attentait à la dignité de la personne humaine, et que celle-ci faisait partie intégrante de l’ordre public.

Arrivé-es à ce point de notre argumentation, nos camarades favorables à la reconnaissance de la prostitution n’ont plus qu’une arme : porter un coup bas, dénué malheureusement de toute réflexion. Pour eux, coucher avec quelqu’un pour de l’argent ne serait nullement une atteinte à la dignité de la personne humaine. «  Le sexe serait-il plus « sacré » ? » s’offusque Julie, qui plus loin, souhaiterait nous dépeindre comme « plus pudibonds que les mères patronnesses du XIXème ? ». Je parle de coup bas pour l’utilisation de ce genre d’expressions car elles ne visent qu’à ironiser sur l’intimité même de leur détracteur, ou à laisser penser que le point de vue abolitionniste serait sous-tendu par un sentiment religieux. J’aimerais que ces camarades s’interrogent réellement sur ce que signifient leurs provocations. Sans utiliser le mot de « sacré », j’affirme cependant que la sexualité est un pan de la construction de la personne humaine qui est « à part ». Je ne suis pas un animal, dès lors je ne rejette pas tout construit de la société. C’est le principe même de toute société humaine de se rassembler sur certaines valeurs voire même parfois sur certains interdits sociaux (ex : l’inceste). Je reviens plus particulièrement sur la sexualité, loin de dénoncer la place spécifique qu’occupe la sexualité au sein de notre société, je dirais même que je soutiens cette place « à part » de la sexualité. Nier cette configuration revient à nier sa propre construction personnelle : pour vous camarades, passer son permis est aussi structurant humainement qu’avoir son premier rapport sexuel ? Je vous plains… (mais peut-être suis-je mal placé, moi qui n’ai pas encore le permis, je ne peux pas comprendre…). Vous pourriez me dire « chacun se construit comme il le souhaite, la loi n’a rien à faire là-dedans et n’a donc pas à « sacraliser » le sexe ». Très bien, très bien… mais assumez toute la cruauté de la cohérence de votre propos : selon vous, le viol serait une agression comme une autre ! Il n’y aurait aucune différence entre une pénétration forcée et un coup de poing, et donc aucun besoin d’avoir une infraction légale spécifique ! A moins, que vous ne soyez d’accord avec cette affirmation, vous ne pouvez plus (et ne devez plus, par respect pour les victimes d’un viol) nier ni la situation « à part » de la sexualité, ni la reconnaissance légale de cette situation. Ainsi, marchander sa sexualité peut donc bien être pensé comme une atteinte à la dignité de la personne humaine, légitimant une limite à la libre disposition de son corps et donc l’abolition de la prostitution par la pénalisation des clients, si miséreux soient ils.

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Le droit à la sexualité n’est pas un droit-créance !

En effet, les camarades souhaitant reconnaître la prostitution s’intéressent également aux clients des prostituées. Ainsi, Julie nous interroge : « Mais la misère n’est pas qu’économique et un parti de gauche doit s’intéresser à toutes les misères. Il y a aussi la misère sexuelle. En interdisant la prostitution, quels recours auraient celles et ceux qui n’ont que ça pour satisfaire leurs désirs pour le moins naturels et légitimes ». Je ne nie pas le fait qu’une telle misère sexuelle puisse exister, mais la question est : la puissance publique doit-elle la satisfaire en légalisant la prostitution ? Certes, la sexualité est un droit. Mais nous devons être plus précis sur le caractère de ce droit. Il s’agit d’un droit en cela que chacun est libre d’avoir une sexualité, personne ne peut lui en interdire une. Il s’agit ainsi d’un droit-liberté, c’est-à-dire d’un « droit de » impliquant une abstention de l’Etat, sans implication positive de sa part. En revanche, la sexualité n’est pas un droit-créance, c’est-à-dire un « droit à », une prérogative que l’individu peut faire valoir auprès des pouvoirs publics.

Si on peut envisager qu’un parti de gauche doive s’intéresser à la réduction de toutes les misères, y compris de la misère sexuelle (après tout pourquoi pas), cela ne signifie pas qu’il doive impliquer une action directe de la puissance publique – à l’instar de l’offensive réactionnaire de certains pour créer un service public d’assistant sexuel pour les personnes en situation de handicap. Si l’on veut réduire cette misère sexuelle, alors nous devons faire en sorte que la puissance publique se concentre sur son périmètre d’action : donner la possibilité à chacun de vivre matériellement sans avoir peur du lendemain, et lui donner de plus la possibilité d’être émancipé intellectuellement (par l’école et la culture) et socialement (par la fraternité). Voilà qui construirait une société où chacun aurait la possibilité d’être émancipé sexuellement (y compris pour les personnes en situation de handicap – qui pour beaucoup, je le rappelle, sont déjà émancipées sexuellement, ce qu’oublient nos détracteurs – car la société serait composée d’individus moins superficiels). C’est exactement le même raisonnement que pour le droit d’exercer la spiritualité de son choix, et j’invite les camarades – qui pourtant sont de fier-es militant-es de la laïcité – à se replonger dans les écrits de Henri Pena-Ruiz. 71nkx0Acy5L

Certes, on peut reconnaître le fait que, par exemple, les citoyens de confession musulmane n’ont pas les mêmes possibilités matérielles d’exercer leur religion en comparaison avec les citoyens de confession catholique et leurs milliers d’églises. Soit, mais cela ne signifie pas qu’il faudrait faire abstraction du principe de laïcité en subventionnant un culte pour « rattraper son retard ». La puissance publique qui se consacrerait à son périmètre d’action en permettant à chacun de vivre matériellement, permettrait en même temps aux citoyens souhaitant subventionner un culte (pour construire une mosquée par exemple) de le faire sans avoir à manger des pâtes une fois la quinzaine du mois passée. C’est ainsi que doivent se penser ces questions d’un point de vue socialiste républicain.

Le produit de la pornographie est la représentation de l’acte sexuel

Subsidiairement, Julie s’intéresse à la question de la pornographie. « Et si le problème de la prostitution est celui du travail et de la sexualité, comment envisager le porno, les strip-tease, etc…? Un parti de gauche voudrait-il aussi interdire toutes les représentations sexuelles tant qu’elle ne concerneront que les femmes ? ». La réponse est explicitement dans la question en fait ! Julie a bien raison de parler de « représentations ». A la différence de la prostitution qui implique de louer son corps pour lui-même (comme on l’a vu ci-dessus), la pornographie est une « représentation », c’est-à-dire que l’objet du contrat est l’image du corps et non le corps lui-même.

Un consommateur d’un film porno représentant un couple coucher ensemble n’achète pas le corps de ces individus, mais leur image. Cette situation différenciée implique une réponse différenciée, voilà pourquoi la pornographie ne peut être abolie légalement (ce qui ne signifie pas qu’il ne doit pas y avoir de réglementation comme par exemple l’obligation pour les acteurs et actrices de se protéger, un accès encadré selon le public, une réflexion sur le contenu de la représentation du rapport sexuel…).

En conclusion, les camarades qui s’opposent de bonne foi à l’abolition de la prostitution fragilisent le combat féministe. En pensant protéger les prostituées, ces camarades légitiment la prostitution, au cœur du patriarcat.

Sacha Tognolli

52 réflexions sur “Prostitution : combattre l’abolition fragilise la lutte contre le patriarcat !

  1. en ajoutant une chose : dans la prostitution, qui dispose réellement d’un corps, la pauvre femme qui le loue ou le « client » ? la prostitution, c’est avant tout la liberté de disposer du corps de l’autre, ce que certainEs feignent d’ignorer au nom de la liberté sexuelle (qui n’est, en l’espèce, qu’une version de l’ultra libéralisme et n’a rien à voir avec la liberté).
    Quand la gauche se réveillera – ce que nous espérons tous ici -, souhaitons qu’elle se rende compte que nous ne sommes plus au 20ème siècle !
    J’en profite pour faire du prosélytisme : si vous êtes un homme et si vous en avez assez d’être représenté comme un être insensible aux autres, contraint par des besoins irrépressibles de baiser des corps pauvres qui ne vous désirent pas, vous faites partie des 90% d’hommes qui ne « vont pas aux putes » ! rejoignez ZEROMACHO bordel !!!

    • Merci de cet apport. Rejoindre zeromacho? Pourquoi pas en effet. J’avais dans un premier temps songé à rejoindre OLF, mais peut-être serai-je plus utile dans cette orga. Je vais me renseigner sur Toulouse.

  2. Dès que quelqu’un-e (comme votre camarade Julie) fait une distinction entre prostitution « libre » et « forcée », il-elle a un champ de vision rétréci. On ne s’intéresse plus ni au pourquoi, ni au comment. Balayées les conditions d’entrée dans le système (violences antérieures, age de la première passe, misère économique…). N’avons nous rien d’autre à proposer à ces femmes qu’une meilleure infrastructure? Au chaud et à l’abri de la pluie?

    Quant à la porno, j’y vois moins de différence que vous avec la prostitution. C’est bien une représentation, mais ce sont de vraies femmes qui sont filmées. Des femmes qui sont vraiment violées et sadisées. Et c’est une représentation d’une sexualité masculine perverse et violente qui tire sa jouissance de la souffrance et de l’humiliation de femmes, qui sont montrées jouir de souffrir et dont le non veut dire oui. Ce sont les hommes qui savent ce que les femmes veulent et ils ont tous les pouvoirs sur elles. Message bien patriarcal. Un porno égalitaire ne se vend pas. En revanche le porno va de plus en plus loin dans la cruauté envers les femmes, parce que ses spectateurs sont blasés.

    Deux exemples de la réalité de ce secteur (paroles de producteurs de porno) :

    « There’s nothing I love more than when a girl insists to me that she won’t take a cock in her ass, because — oh yes she will ! »
    – Max Hardcore, interviewed in Hustler (June 1995).

    « We at Pure Filth know exactly what you want, and we’re giving it to you. Chicks being ass-fucked till their sphincters are pink, puffy and totally blown out. Adult diapers just might be in store for these whores when their work is done. »
    – Promotional copy for « Anally Ripped Whores ».

    Pure poésie, non?

    • Attention, je n’ai pas dit que tout était rose dans le porno, loin de moi cette idée. Je suis bien d’accord avec vous pour dire que le porno mainstream est une vision des rapports sexuels, non pas des hommes, mais de la domination masculine. C’est pourquoi il est nécessaire que les pouvoirs publics encadrent cette activité, tant du point de vue des acteurs (ex : obligation de porter un préservatif, comme le référendum récent en Californie l’a imposé), que de point de vue des spectateurs (et donc encadrement des horaires de diffusion, du contenu, réflexion pour un porno égalitaire…).

      Pourquoi je fais une distinction entre pornographie et prostitution, alors même que cela implique un usage du corps semblable ? Comme je l’ai dit dans mon article, je me suis posé cette question quand je suis devenu abolitionniste à propos de la prostitution, et au départ je me suis dit que logiquement cela devrait aboutir à une interdiction totale de la pornographie. Cependant, en poussant plus loin ma réflexion sur mon point de vue abolitionniste et les raisons pour lesquelles nous devons combattre la prostitution, il m’a semblé que les enjeux ne se recouvraient pas totalement. Tout est dans la question de la marchandisation du corps au final, et selon moi, il y a une grande différence entre d’un côté la prostitution dont le produit est le corps de la prostituée, et la pornographie dont le produit est la représentation de ce corps. Je comprends que cette distinction apparaisse pour certains être aussi fine que du papier en cigarette, mais il me semble qu’elle est importante.

      • Le porno commercial ce sont des actrices et des acteurs qui sont payés pour avoir des rapports sexuels devant une camera. Avoir des rapports sexuels monnayés c’est mal, puisque des rapports sexuels monnayés c’est l’équivalent d’un viol. Quand vous regardez un porno vous vous faites complice d’un viol. Le porno de canal plus c’est du viol avec des millions de complices criminels qu’on devrait mettre en prison. Parler autrement c’est juste de l’hypocrisie et beaucoup d’abolitionniste pensent ainsi. Parler comme vous le faite c’est être complice des maffias du crimes qui sont derrière le commerce des corps de la pornographie. C’est un petit « à la manière des abolitionnistes » mais ce n’est pas si loin…

      • Pour éclairer un peu, le témoignage d’une femme qui sait dans son corps et son esprit de quoi elle parle.
        Extrait :  » D’un côté oui il y a des gens qui jouissent, mais de l’autre il y a des personnes qui se droguent, boivent, se dopent au viagra et autre, carburent aux anti-dépresseurs, usent et abusent d’anti-douleurs et de pommades anesthésiantes (au point de s’en tirer avec d’affreuses déchirures parce que oui, la douleur sert avant tout à ça : un avertissement du corps qui dit « stop ») »

        http://spermufle.wordpress.com/2013/04/19/coup-de-gueule-dune-ex-pute/

  3. Je reviendrais juste sur la notion de misère sexuelle. On fait quoi des handicapés qui du fait de circonstances de la vie ou de naissance n’ont pas à une vie sexuelle normale mais seulement au succédané (je bien content de l’avoir placé celui-là :lol:) que leur procure la prostitution ? On leur dit : Désolé les loulous, pas de bras, pas de chocolat !

    Mais rassurez-vous, vous pourrez continuer à vivre votre vie de joyeux frustré dans notre belle société de candi au pays des bisounours, où on abolit la prostitution en cinq lignes. Trop fastoche, mon pote ! Bon, ça prendra un peu de temps mais ça va le faire, t’inquiètes !

    Plus sérieusement, la théorie, le pourquoi, c’est super bien et tout… Mais c’est juste de l’opinion maquillée avec beaucoup de théories et jolie constructions rhétoriques. J’admets en connaisseur que le raisonnement sur le « droit-créance » est fort juste, même si néanmoins inopérant face à la réalité faites de situation complexes. C’est pourquoi (re-lol) le « comment » est si important. C’est lui seul qui permettra de réaliser ton objectif. Mais c’est quoi au fait ton objectif ? La défense de la cause des femmes ? Bah et les prostitués (je mets pas des e-es à la fin des mots me je pense aussi aux homme sur ce coup, la prostitution n’étant pas que féminine et donc parité de l’orthographe) qui se réclame volontaires ? Ok, on leur expliquera… Comme pour la misère sexuelle, c’est ça ?

    Voilà le biais de n’importe quel abolitionnisme, il ne prend pas en compte les intérêts marginaux. Quand on parle des proxénètes, des esclavagistes, il y a pas de problème, on est tous d’accord pour qu’ils aillent se faire mettre. Mais quand on parle d’individu majeur et vaccinés capables d’exprimer leur volonté, celle-ci méritant le respect dû à quiconque, ça de vient plus compliqué. Mais l’abolitionnisme n’est que la conséquence de nos systèmes légaux invasifs à mon avis.

    Perso, mon objectif à plus tendance à s’appeler « justice » (je sais bien que ça devrait se développer…). Parce que les problèmes liés à la condition des femmes entrent parfaitement dans cette catégorie et que les problèmes de « justice » ne concernent pas que ces dernières. Je trouve ça plus efficace. Je pense la même chose des lois au final, ça devrait pouvoir se gérer en trois ou quatre pages pas plus. Le reste, c’est bien de la branlette.

    • Netchaiev, ce qui est dommage dans votre commentaire, c’est qu’il n’y aucun argument pour contrer ce que j’ai écrit dans cet article, alors même que vous niez le fait qu’il y a une vraie réflexion sur mon engagement abolitionniste. On croit rêver. Revenez avec des arguments capables de démonter mon argumentation, et on en reparlera. Et le coup de « elles sont volontaires donc c’est ok », ça c’est vraiment de la branlette et une réflexion de comptoir. Essayez de réfléchir aux conséquences de ce genre d’idée basiste… Merci

      • Je n’ai pas cherché à contrer tes arguments car je ne pose pas le problème sur les mêmes termes que toi, tout simplement… Mon argumentation n’est pas « elles sont volontaires donc ok » mais « celles qui sont volontaires, t’en fais quoi ? ». Le point faible de ton argumentation, c’est sa relation avec le concret, même quand tu parles de « radicalité concrète »… Autant la radicalité se sent bien, autant le côté concret est bien discret… Sinon, question posée à plusieurs reprise dans les commentaires : tu fais quoi des marges ? De ceux qui rentrent pas dans les cases de votre joli modèle théorique (prostitution masculine, trans, etc…) ?

    • Attend c’est quoi cette manière de débattre. Si mes arguments sont faux, démontre le, ne les écarte pas comme ça. Si tu ne le fais pas, c’est que tu n’y arrives pas c’est tout. Sur la question de la volonté libre de certaines femmes de se prostituer, ce n’est pas un argument suffisant. Encore une fois, si tu es cohérent, alors tu dois assumer être pour la vente de son sang, après tout si la personne est d’accord hein? Enfin, ta dernière réplique est un peu débile, mon article ne s’intéresse presque pas à la pratique majoritaire de la prostitution avec des femmes exploitées, non elle s’intéresse à la prostitution en soi, qu’il s’agisse de femmes, d’hommes, de transsexuels comme tu dis (qui je te le rappelle, sont in fine des hommes et des femmes). Donc la marge est pleinement comprise dans ma refléxion.

  4. « A la différence de la prostitution qui implique de louer son corps pour lui-même (comme on l’a vu ci-dessus), la pornographie est une « représentation », c’est-à-dire que l’objet du contrat est l’image du corps et non le corps lui-même.  » Quelle hypocrisie jésuitique! Vous savez juste que si vous demandez l’abolition de la pornographie vous aurez la majorité de la population contre vous car une majorité en consomme.. Ce qui est effarant c’est que vous ne vous posez pas la question de comment est faite la pornographie, si les femmes (et l »es hommes) sont également traités d’une entreprise de pornographie à l’autre, et si c’est bien ou pas que les actrices et( acteurs de la pornographie aient des représentantEs pour par exemple imposer le préservatif.
    Évidemment c’est plus facile de mener la chasse aux putes , de leur interdire de parler, d’utiliser des chiffres bidons (les 100.00 putes qu’on déplace à chaque match international de football en Europe). Combien de flics proxos avez vous rencontré dans votre vie : aucun! combien avez vous rencontré de flics qui cherchaient à obtenir des faveurs sexuelles des prostituées par intimidation? Aucun, les putes oui, c’est pour ça que cette idée de pénalisation par le client leur parait une farce. Vous croyez que les 50% de putes en moins en Suéde sont devenues bonnes sœurs ou ingénieures?
    Une dernières choses: TOUTES les associations de luttes contre le sida sont contre la pénalisation. Cet argument vous laisse de marbre et vous travaillez avec une association cléricale comme le NID (à sa tête un diacre) qui en pleine crise du sida refusait de distribuer des préservatifs aux prostituées. Toutes les associations « de lutte contre la prostitution » en France était tributaires de l’église catholiques et grassement subventionnées. Vous vous gargarisez de laïcité mais l’affaire a commencé quand des associations laiques et féministes (on moralistes) comme Cabiria à Lyon a démarré tout de suite le Nid a parler d’association « pro-proxénétisme » ce qui est -excusez moi une belle saloperie.
    Vous vous prevoyez un futur de traqueurs sur la toile des internautes qui propose de l’argent aux autres pour les mettres au gnouf? Jolie gauche.

    une dernier chose, cher féministe. Et si vous laissiez parler les premières concernées, les prostituées au lieu de vous, hommes, parlez à votre femme. Vous n’êtes pas gigolo non plus?

    • Sur la pornographie, vous pouvez lire mon commentaire de réponse ci-dessus. Et je suis disponible pour avoir le débat, mais ne me prêtez pas d’arrières pensées à mes propos sans me connaître. Si j’avais peur d’être minoritaire dans mes idées comme vous le dites, premièrement je ne militerais pas au Parti de Gauche, deuxièmement je ne serais pas abolitionniste ! Mes idées sont aujourd’hui minoritaires, et je les assume, et je combats pour qu’elles deviennent majoritaires.

      Ensuite, c’est difficile de vous répondre tellement votre commentaire est du gloubi boulga… Je ne suis pas dépositaire d’autres mouvements, seulement de ma réflexion. Et je remarque que jamais vous n’argumentez contre les conceptions écrites dans cet article, mais vous aboyez seulement en essayant de me grouper à d’autres groupes, que d’ailleurs je ne fréquente pas (non parce que je porterais du crédit à vos affirmations d’ailleurs).

      Ma situation d’homme ne m’interdis nullement d’avoir une réflexion sur la prostitution, au contraire ! Tant que je nie pas la parole des femmes, en particulier celles de prostituées – d’ailleurs qui elles-mêmes sont parfois pour l’abolition de la prostitution, ce que vous niez vous en revanche.

      Le seul argument intéressant que vous avancez, c’est celui de la question du SIDA, et on va dire plus généralement de celui de l’hygiène et de la santé. Comme je le dis dans mon article, l’abolition de la prostitution ne doit pas être une mesure ponctuelle, mais s’inscrire dans un véritable plan d’action, dans lequel d’ailleurs se posent ces questions de santé. D’ailleurs je ne suis pas sûr qu’une position réglementariste permette de combattre le SIDA, il n’y a qu’à voir ce qu’il se passe dans de tels pays. Ou par exemple même dans l’industrie pornographique, activité légale, qui donne un statut aux acteurs, qui pourtant la plupart du temps sont obligés de ne pas porter de protection. Ce qui montre bien que les choses sont plus compliquées que vous ne semblez l’admettre.

      • comment une femme peut argumenter avec un chrétien ennemi de l’avortement? Elle est dans son réel (qu’est-ce qu’une grossesse non désirée pour une femme) et lui dans l’idéologique ‘(« la vie c’est sacré »). Moi la prostitution je l’ai vécu je n’ai fais pas un paradis mais elle m’a permis de bouffer, de me payer un apparte et des livres. Et je n’avais pas un flingue sur la tempe. Pour moi la prostitution c’est du réel, pour vous c’est une question de métaphysique. (la prostitution c’est mal). Si j’ai préféré sucer des bites qu’attrapper la silicose dans une mine (ou être flic et expulser des roms,, juge et envoyer des gamins des cités en prison pour une peccadille en relachant des puissant délinquant économiques) ça ne relêve pas de ma liberté? Vous avez le droit de décider pour moi?
        Moi j’ai nconnu les flics proxénétes, les flics violents, les flics qui venaient se faire faire des petites douceurs. Vous non, alors la pénalisation du client par des flics ça vous parait une bonne idée. Moi pas. Dans mon ADN j’ai des histoires de connivence entre policiers et maffia. Vous pas.Moi le NID sur le terrain le les ai connus. Des intégristes catholiques qui maltraitaient les femmes façon « magdalena sisters ». Qui proposaient aux femmes trans de se remettre en homme. A cette époque toutes les assoces « contre la prostitution » était au main de l’eglise catholiques. Ca ne vous donne pas envie de partir en courant qu’à la tête du Nid il y a un diacre?? En fait l’histoire a commencé quand des association laiques féministes non moralisatrices comme Cabiria ont commencé à s’occupper des prostituées. Et là le Nid , qui a vu ses subventio,ns fondre. a commencé à expliquer que ces associations non religieuses « étaient aux mains des proxénétes »…c’est drole comme les curés et les staliniens ont souvent la même rhétorique.
        ah oui vous êtes front de gauche, post marxiste , je suis libertaire. Ma solution pour abolir la prostitution c’est d’abolir l’argent, de bruler l’argent à la porte des banques. Mais je ne crois pas que Madame Najaut Bellkacem et son PS néo liberal sera d’accord.Et vous?

      • Partir en courant? Mais de quoi? Je ne suis pas au NID, ne m’en suis jamais revendiqué, n’ait même jamais connu un de ses membres ou lu un de leur article, donc encore une fois ça ne sert à rien de m’amalgamer à eux. Ensuite, certes je ne suis ni prostitué, ni client, mais cela ne m’empêche pas d’avoir une réflexion. Je ne suis ni de petite taille, ni adepte des lancers de nains, cela ne m’empêche pas de m’intéresser à la question. Je ne suis ni esclavagiste, ni esclave, dois-je donc me taire? Ce genre d’arguments sont vraiment débiles. Je le répète, je ne nie pas votre légitimité à prendre la parole, au contraire, à l’inverse vous vous niez la parole de prostituées soutenant l’abolition. J’ai rencontré une femme s’étant prostituée, qui m’a argumenté le fait qu’elle soutenait désormais l’abolition (une vraie politique d’abolition comme j’ai commencé à l’esquisser). Et pour être précis par rapport à vous, ce n’est pas moi qui vous empêcherais d’être prostituée, mais le peuple, par ses représentants, et sa volonté générale.

        Enfin, je ne comprends pas votre opposition FDG et libertaires. AU sein de Front de Gauche, il y a des marxistes ET des libertaires, et vous savez quoi, il y a même des marxistes libertaires ! Brûler l’argent? Mouaif, ça me paraît bien simpliste, l’argent en soi n’est qu’un moyen d’échange dans une économie, la question est de ne pas sacraliser l’argent, et de le mettre au service d’une transformation de la société.

    • Merci pour votre commentaire, et surtout votre lien. Je le répète, je ne suis vraiment pas un expert du combat abolitionniste, donc plus l’on me donnera ce genre d’informations, et plus ce sera bon pour ma formation.

      • TOUTES les associations de « soutien » aux prostituées autour des années 2000 étaient aux mains des hommes et de la religion. Cabiria se monte, une association majoritairement féminine (beaucoup de lesbiennes) laîque et non moraliste. Et tout de suite le NID une association catholique (à la limite de l’intégrisme, car elle refuse de distribuer des préservatifs) les accusent d’être de mêche avec le proxénétisme. C »est une pure calomnie, à la stalinienne à la intégriste. Cabiria (renseignez vous) fait un travail admirable. renseignez-vous parce que la semaine prochaine on va vous faire le coup des hitlero-trotzkystes.

  5. Pingback: Prostitution : combattre l'abolition fragilise ...

  6. La stratégie du lobby pro-prosto est d’utiliser les femmes qu’il exploite comme autant de boucliers humains contre l’exigence de justice et de sécurité pour toutes. Il me semble qu’il est important d’écouter ce qu’écrivent les femmes qui ont échappé aux réseaux – des « survivantes » comme Rebecca Mott, par exemple (http://sisyphe.org/spip.php?rubrique155 ) – et de confirmer cet éclairage cru en retournant le projo vers ceux dont on ne parle jamais autrement qu’en les plaignant, les clients eux-mêmes, les « prostitueurs », qui ne cachent pas leur misogynie et leur cynisme. Un journaliste d’enquête canadien, Victor Malarek, vient de publier chez M Éditeur « Les prostitueurs », ma traduction du titre « The Johns: Sex for sale and the men who buy it ». Du Costa Rica jusqu’en Thaïlande mais aussi sur une foule de forums Internet et dans des conversations individuelles, Malarek détaille les justifications et les tactiques masculines pour s’approprier des femmes au meilleur compte. Une politique masculine concertée, exposée sans détours, appuyée sur la complicité des États et des idéologues néo-libéraux. À lire en parallèle avec « Refuser d’être un homme », de John Stoltenberg (Syllepse, avril 2013), qui nous invite à viser plus haut que cette stratégie de pouvoir…

    • Charité mal ordonnée ou bénéfices bien ponctionnés ?
      S’il est bon « d’alimenter les débats publics », il est juste de prêter attention à toutes les voix. Concernant les ouvrages de Victor MALAREK et John STOLTENBERG, en fait, une seule voix émane. Une voix quasiment jamais issue des personnes concernées, qui rend synonyme prostitution et proxénétisme ou traite, qui évidemment sont de très graves problèmes.
      Charité mal ordonnée ? Certes, les idées des abolitionnistes en valent bien d’autres. En tout cas, c’est les leurs, ça se respecte, qu’on soit d’accord ou non.
      Mais ce qui est contradictoire chez ces abolitionnistes là, c’est cet art de « zapper » leurs contradictions propres.
      Victor MALAREK semble être membre de l’élite blanche, érudite, masculine, pas trop pauvre, valide et « senior reporter for CTV Television’s W-FIVE ». Un décideur de la TV. Selon Victor MALAREK sur le marché du sexe, ce serait LA DEMANDE QUI CREERAIT L’OFFRE. Partant de la même « logique », faudrait-il CONDAMNER LES CLIENTS DE SUPERMARCHES car ce type de magasins est une source d’exploitation ?
      Autre personnage abolitionniste: John STOLTENBERG qui apparaît:
      – « former managing editor of AARP The Magazine, a publication of the group AARP, from 2004 until 2012 », « communications strategist (@media2change) « ». Au-delà des éclairantes questions et suggestions de John STOLTENBERG sur la vision « chosifiante » dans le cadre du sexe, John STOLTENBERG a donc été un Administrateur majeur de l’un des plus gros et influents fonds de pensions des USA. Pour autant, serait-il logique de bannir John STOLTENBERG de nos lectures, de ne pas l’étudier avec attention, ouverture ? Voire de le traiter « d’assassin – capitaliste » ? Non, je crois que tout ceci n’aurait pas de sens.
      Dans ces temps Orwelliens, je me demande si je ne vais pas finir par voir sur les rayonnages des librairies, un guide de savoir vivre inter-racial et inter-genres écrit par un ancien dirigeant du FMI.
      Dominique.

  7. « Ainsi, bien que je ne sois pas philosophiquement contre la polygamie – en effet, pourquoi la société imposerait-elle une relation limitée à deux personnes ? – je m’opposerai à sa légalisation tant que nous n’aurons pas réussi à construire une société pleinement égale entre femmes et hommes ; sinon, une telle légalisation reviendrait à fragiliser la situation des femmes. »

    Uniquement si on ne se donne pas les moyens de lutter contre les moyens de pressions dont disposeraient certains hommes pour utiliser cette polygamie afin d’imposer la polygynie (sans réciproque polyandre) à des femmes.
    C’est la même dialectique qui nous a été servie au sujet du port du voile : sous prétexte que des hommes faisaient en sorte de l’imposer à des femmes, on a cherché à l’interdire. Sans se poser un instant la question de celles qui le portaient par choix, ou de la lutte contre les moyens de pression dont ces hommes disposaient.

    Et c’est là que je ne parviens plus à adhérer au discours simpliste du Front de Gauche (dont j’ai été, il fut un temps, militant, via le PG).
    J’ai presque peur de cette vision à grands traits de la société, où on fait peu de cas des libertés minoritaires (les quelques polygames, les quelques prostitué-e-s satisfait-e-s de leur activité..), tant qu’on résoud les problèmes d’un peuple qui se conforme aux grandes tendances de la société.

    Ce discours de gauche-là révèle une incapacité quasi-idéologique à penser les queers, les anormaux, les minorités dans la minorité, au profit d’un peuple qui reste bien dans les clous. Un peuple obnubilé par son pouvoir d’achat, un peuple de monogames hétéro, un peuple qui regarde la TV, un peuple d’ouvrièr-e-s.
    Un peuple dans lequel votre discours n’accepte pas celles et ceux qui voudraient une société non marchande, une société acceptant la polygamie, une société qui construit ses médias, une société qui préfère l’artisanat à la dichotomie salarié/patron.

    • Je ne comprends pas votre acrimonie… Justement seule la position abolitionniste s’inscrit dans une société non marchande, et pas l’inverse. Plus globalement, je ne nie pas le fait que notre gauche a encore du travail à faire pour mieux penser le peuple ou par exemple le monde du travail (ou les catégories insider et outsider représentent de nouveaux enjeux, par rapport au traditionnel monde ouvrier). Mais ne mélangeons pas tout dans ce genre de débat. Premièrement, personne n’a jamais interdit le voile en général…. jamais ! Sur la polygamie, désolé mais imaginez que demain vous autorisiez la polygamie, du jour au lendemain c’est la situation de milliers de femmes qui est susceptible d’être dégradées pour très peu de femmes qui seraient libres de le faire. C’est pourquoi mon raisonnement s’inscrit dans la durée : je pense que nous devons tendre vers l’acceptation de la polygamie, mais que certains combats doivent avoir été menés et gagnés auparavant, sinon on court au désastre.

  8. Mettre son intelligence au service d’autant d’aveuglement est juste désolant !
    Vous interprétez les choses comme cela vous arrange.
    Je n’ai pas envie de tout relever, cependant je ne vois pas en quoi une prostituée loue son corps en tant que tel et non pour un usage ! évidemment qu’il ne s’agit que d’un usage.
    il s’agit même d’une prestation de service.

    LA dignité humaine !!! je ris ! allez donc en parler aux libertines qui se tapent une dizaine de mecs dans la soirée et se font fister sous le regard complice (au mieux) pervers(au pire) de leur mari ! …. ah mais oui ! c’est entre eux deux (enfin presque) et puisque le mari est d’accord …. Le voilà votre putain de patriarcat ….. alors sans doute des centaines de femmes se sont laissées convaincre par leur mari, que ce serait mieux pour leur couple, contre la routine et que sais-je encore.
    Comme des centaines de putes se sont convaincues elles même qu’elles avaient choisies de monnayer leur charme . Sauf que elles ça se passe avec un homme à la fois (dans la plus-part des cas) et dans le respect des limites qu’elles décident et que souvent elles en font bien moins que beaucoup de libertines .
    Alors votre dignité …..

    Et la pornographie n’est qu’une image ? une représentation ?
    vous allez aussi nous dire que les acteurs et actrices qui s’enfilent des heures durant des bites énormes ne le font pas vraiment, serait-ce des images de synthèses???
    Non ! ce sont bien des filles qui subissent cela , et ce n’est pas parce que c’est du cinéma qu’elles ne le subissent pas vraiment … et qu’elle dignité y a-t-il à pratiquer les pratiques les plus extrêmes sous les caméras pour voir ensuite son image revendue , exploité et exposées à la vue d’autrui et ceci susceptible d’hypothéquer leur avenir encore plus surement que si elles avaient été putes ?
    Alors vous nous servez vos arguments sur la dignité humaine quand ça vous arrange et pas forcément quand c’est le plus pertinent !

    Pour finir un client lui , ne va pas baratiner une femme pour obtenir ses faveurs alors qu’il n’a aucun autre intérêt à l’affaire …. comme des milliers pourtant le font !
    combien de femmes se sentent abusées et humiliées quand elles réalisent que le charmeur qui les a séduites n’en a que faire maintenant qu’il les a « baisées »?
    Le client lui au moins à l’honnêteté de ne pas mentir ni abuser, il donne sa contrepartie, trouve ça normal et respecte les limites de la fille de joie qu’il visite .

    Finalement les clients sont peut-être meilleurs que bien des hommes ….
    Les méfaits de votre patriarcat sont bien ailleurs … mais ça demande bien trop d’honnêteté pour le reconnaitre !

    • « Finalement les clients sont peut-être meilleurs que bien des hommes …. »
      Quels clients ? Celui qui viole une prostituée sans préservatif dans le but avoué de la mettre enceinte pour qu’elle lui « appartienne » ? Ceux qui la complimentent sur son physique et qui vont ensuite poster sur un site de clients une éval’ dégueulasse à base de: « Moche, trop grosse mais comme elle est pas cher si vous êtes pas regardant sur le physique c’est tout bon. »?

      Vous avez raison quand vous dites qu’il existe différents contextes/domaines/rapports où des femmes sont victimes du patriarcat et de toutes les violences que ça implique. En revanche dire que « Les méfaits de votre patriarcat sont bien ailleurs « , c’est à dire que la prostitution en serait magiquement préservée, c’est un bon gros déni de la réalité ainsi que de la logique la plus élémentaire.
      Actuellement la prostitution est à la fois cause et conséquence de la domination masculine, du fait entre autre que des hommes se permettent d’occulter totalement les désirs sexuels des femmes ainsi que le respect de leur intégrité physique, morale et psychologique. Tout ça au nom de leurs « besoins » et de la « nature » qui fait que les hommes ne peuvent soi disant pas faire autrement et que les femmes doivent coûte que coûte s’y plier.
      Tout est lié, et votre manière de justifier un mal par un autre est tout bonnement effrayante.

      Votre discours me fait penser à celui que tenait Grisélidis Réal quand elle affirmait avoir bien plus été respectée par ses clients que par les hommes qu’elle a fréquenté dans le cadre de sa vie privée (sexuelle et/ou amoureuse). J’ai toujours été étonnée que, malgré les abondant détails biographiques qu’elle mettait à disposition du premier venu par le biais de ses écrits, presque personne n’ait pris la peine de remarquer que cette affirmation ne venait absolument pas d’un comportement soi-disant irréprochable des clients, mais bel et bien du comportement systématiquement violent et sadique des compagnons sur lesquels elle jetait son dévolu. De là a en déduire que dans le cadre non-prostitutionnel les hommes sont plus souvent des salauds profiteurs/violents/sadiques, cela relève du plus pur non-sens et il est à mon avis plus utile pour se préserver de se demander pourquoi et comment on en vient à être attirée par ces profils plutôt que de se réfugier derrière l’idée que « tous les hommes sont comme ça on y peut rien, le seul moyen de ne pas se « faire avoir » c’est de se faire payer pour coucher ».

      « combien de femmes se sentent abusées et humiliées quand elles réalisent que le charmeur qui les a séduites n’en a que faire maintenant qu’il les a « baisées »? »
      Je suis désolée mais c’est très grave ce que vous dites là. Vous croyez vraiment que les femmes sont incapables d’avoir des rapports sexuels juste par désir et pour le plaisir qu’elles y trouvent ? Vous êtes réellement persuadée qu’il faut quelque chose en plus/à la place de ça pour que le rapport soit respectueux et égalitaire ? Qu’il faut que les hommes « payent » une contrepartie affective et/ou financière, matérielle pour « obtenir » du sexe ???
      Triste vision de la sexualité féminine. Pour ma part nul besoin de promesse d’engagement ou d’argent pour pouvoir baiser sans me sentir flouée, j’estime que mon partenaire ne me doit rien, ce n’est pas une faveur que je lui fait puisqu’il s’agit d’une recherche de plaisir mutuel. Si je n’ai pas envie je ne fais pas, si le mec en question me promet monts et merveilles cela ne va en rien influencer ma décision (quelle qu’elle soit) car j’estime que ma sexualité n’est pas une monnaie d’échange mais une fin en soi. A partir de là il n’y a ni arnaqueur ni arnaquée.
      Au passage, votre discours relève tout bonnement d’un refrain machiste bien connu selon lequel une femme ne peut pas naturellement avoir envie de sexe, simplement pour le sexe, par opposition à la sexualité masculine. Je vois pas comment lutter contre le patriarcat sans commencer par se défaire de toutes ces idées reçues sur les rapports hommes/femmes. De plus les efforts en ce sens doivent venir des deux côtés: en relayant et en validant ces idées d’un autre âge vous participez activement à ce qui vous dessert et vous fait souffrir.

      Vous devriez vous interroger sur votre propre rapport à la sexualité et aux hommes en général au lieu de perdre votre temps à politiser vos névroses via la défense du système prostitutionnel et l’attaque de la gent masculine dans son ensemble.

    • Encore une fois, du gloubi boulga…. pourtant j’ai essayé dans mon article d’être clair et de prendre les choses les unes après les autres…. Vous me présentez la situation d’une libertine, mais désolé aucune pratique sexuelle en soi n’est indigne, c’est fou ce que vous dites. Si c’est une libertine, c’est donc qu’elle est consentante, et je n’ai pas à me mêler de sa sexualité. C’est une autre situation que celle d’une prostituée, car rentre en jeu la question de la marchandisation du corps, et c’est en cela que c’est un atteinte à la dignité de la personne humaine. Je ne vais pas en refaire la démonstration. Et bien sûr que si la prostitution implique de louer son corps, ce n’est pas un simple usage. Bien sûr c’est un usage du corps, un peu à l’instar du forgeron qui tape sur sa forge, la prostituée mobilise ses forces. Mais cela va plus loin, car le corps même de la prostituée – et pas seulement son usage – rentre en jeu.

      Sur la pornographie, voyez mes commentaires précédents, j’ai l’impression que vous ne comprenez pas ce que signifie le principe de protection de la dignité de la personne humaine. Ce n’est pas une pratique qui est en soi indigne, c’est la marchandisation du corps qui l’est. Encore une fois je suis prêt à ouvrir le débat sur la pornographie, jamais je n’ai nié que la pornographie n’impliquait pas un acte sexuel, mais la grande différence c’est que le produit est bien la représentation de cet acte, ce qui induit pour moi une différence ontologique, qui appelle une réponse différente.

      • vous me demandez la différence entre une libertaire et un communiste sur l’affaire de la prostitution? En 1919 les bolchevistes ont aboli la prostitution en URSS. On raflait les propriétaires de bordel, on les fusillait. pareil à Pekin en 1948, pareil à Saigon (on a envoyé des bonnes soeurs françaises pour « réhaibilitér » les prostituée de Saigon/Ho chin minh ville. Le résultat? aujourd’hui la prostitution fleurit partout en Russie, avec des maffia violente, comme en Chine, au VietNam… Pour Cuba il y a eu le même nettoyage sauf que le gouvernement a changé son fusil d’épaule et que Castro s’est vanté d’avoir « les prostituées les plus instruites du monde ». En fait une libertaire digne de ce nom ne peut pas accepter que la solution d’un problême soit juste l’envoi de la police sur les clients des prostituées.

  9. Article très enrichissant pour ma part, en particulier par ses arguments abolitionnistes exprimant, avec limpidité, des concepts que je n’étais jamais parvenue à pleinement exprimer jusque-là (cf. entres autres « selon vous, le viol serait une agression comme une autre ! »).
    Cette lecture m’a beaucoup stimulée ! 🙂
    Je suis juste en désaccord avec l’avant dernier paragraphe, celui concernant la pornographie. Lorsque l’on demande à des individus d’avoir des rapports sexuels contre de l’argent, ça relève de la prostitution, même si on ne touche qu' »avec les yeux ».

    A très bientôt, j’espère !

    • Merci pour votre commentaire. J’avoue que j’étais certain que la question de la pornographie serait difficilement comprise, j’ai hésité à l’aborder pour ne pas parasiter le débat de l’abolition de la prostitution, mais finalement j’ai évoqué cette position car je savais qu’in fine les gens utiliseraient la pornographie pour pourfendre le combat abolitionniste. Je comprends parfaitement que la distinction soit très faible pour de nombreuses personnes, et c’est vrai que mon article se place d’un point de vue conceptuel, parfois même juridique, qui peut paraître en décalage avec la réalité de ces situations. Mais comme je souhaitais aborder le combat abolitionniste non par la condamnation de ce qu’est la prostitution pour la plupart des prostituées, mais par la condamnation de ce qu’est la prostitution en soi, cela impliquait de m’appuyer sur des concepts. Et ce sont ces concepts qui m’ont amené à faire la différence entre la prostitution et la pornographie. Comme je l’ai dit dans des commentaires plus haut, le fait que le produit soit d’un côté l’acte sexuel avec une prostituée, et de l’autre côté la représentation de l’acte sexuel, implique une différence fondamentale. Peut-être que je me trompe sur les conséquences de cette distinction, et je serai heureux d’avoir un vrai débat sur cette question.

      • « Mais comme je souhaitais aborder le combat abolitionniste[…] par la condamnation de ce qu’est la prostitution en soi, cela impliquait de m’appuyer sur des concepts. »
        Et je pense que tu as bien fait car il est impossible d’éradiquer la prostitution en s’appuyant sur l’argument du ressenti de le ou la prostitué-e : on se retrouve bien trop vite coincé dans l’immatériel et le non-concret, le subjectif et le relativisme absolu.
        (N’empêche qu’en s’appuyant sur le simple fait que « la sexualité est un pan de la construction de la personne humaine qui est « à part » », il est aisé de condamner la pornographie !)
        Bah, je m’aperçois que j’ai limite fais une erreur stratégique en te critiquant, car tu es l’une des premières personnes que je vois dénoncer la prostitution de la sorte et, qui plus est, tu es un homme, et c’est vraiment trop cool 🙂 Merci encore pour ton écrit.

      • « Comme je l’ai dit dans des commentaires plus haut, le fait que le produit soit d’un côté l’acte sexuel avec une prostituée, et de l’autre côté la représentation de l’acte sexuel, implique une différence fondamentale. »

        Mais enfin pas du tout, vous parlez des films pornos comme s’il s’agissait de dessins animés dont les personnages seraient virtuels. Ce n’est pas le cas, ce sont de vrais êtres humains qui se prostituent devant une caméra. C’est pire encore, non seulement ils sont contraints de réaliser les prestations « pour de vrai » mais EN PLUS, ces prestations sont immortalisées et revendues éternellement sans qu’ils puissent d’ailleurs généralement profiter de la manne financière générée.

        « la représentation de l’acte sexuel » => d’ailleurs votre formulation est fausse la représentation est : « le fait de représenter quelque chose, de le faire concevoir par l’esprit » il n’y a dans un film porno aucune place pour l’imagination et la génération d’une représentation par l’esprit, il s’agit de la vidéo simple et crue d’actes réalisés dans la réalité. Il n’y a aucune différence, il me semble d’ailleurs que certaines vidéos pornos sont réalisés avec des prostituées, le mac ayant ainsi la possibilité de faire encore plus d’argent avec sa prostituée.

        Je comprends que ce soit difficile à assumer, mais la pornographie est une abomination faites aux femmes, et en toute logique on ne peut ni la cautionner ni la tolérer, pas plus que la prostitution. La pornographie n’est que de la prostitution filmée.

        De la même manière que vous trouverez normal d’interdire la torture des animaux dans son ensemble. Un film qui dans lequel on torturerait des animaux ne serait pas magiquement justifiable sous prétexte que l’animal n’a été torturé qu’une fois et que donc les milliers de gens qui regardent ne le torture pas à nouveau… Il est juste INTOLÉRABLE que l’on film la torture de femme ou d’animaux pour ensuite monnayer son visionnage.

        Je vous assure, vous avez un problème de déni concernant la pornographie, sincèrement. C’est incroyable, c’est comme l’éléphant rose au milieu du couloir que vous n’arrivez pas à voir.
        La pornographie n’est en rien différente de la prostitution, vous ne pouvez condamner l’une sans condamner l’autre. C’est totalement incohérent.

  10. Pingback: jardin du vide

  11. Sacha mon cher camarade, je n’irai pas jusqu’à comparer la pornographie à la prostitution comme dans des commentaires précédents, mais je suis bien d’accord avec toi il y a bien une feuille de papier à cigarette entre les deux. Je reviendrais plutôt sur tes argumentations et ta démarche intellectuelle qui t’amènent à ta propre aliénation intellectuelle quand il s’agit de la pornographie et considèrent que dans ce cas tu te projette dans l’acceptation à céder une partie intégrante des droits de la personnalité en autorisant la marchandisation de l’utilisation du corps humain pour des actes sexuels filmés ou photographier. N’étant pas pour un débat écrit, à l’occasion d’une prochaine rencontre j’aimerai bien que l’on puisse en débattre de vive voix tous les deux.

    • Avec plaisir Franck, ça fera avancer mon argumentation. Après juste attention, ce paragraphe dans cet article ne visait pas a faire l’apologie de la pornographie, mais juste à préciser aux partisans de la prostitution que ce n’était pas la même chose. Ma réflexion principale porte sur la prostitution donc je n’ai pas pris le temps de me pencher longuement sur la pornographie.

  12. ABOLITIONISTE=INTEGRISTE
    J’espére qu’un jour vous allez passer à autre chose que « j’ai raison vous avez tort » et « tout ce qui ne pense pas comme moi c’est du gloubi-glouba » parce que comme dialectique c’est pas du Hegel.
    Je vous parle de mon experience du tapin (c’était pas le paradis mais ça m’a permis de bouffer et de survivre) Tout ce que vous avez à dire c’est « j’ai rencontré une ex-pute abolitioniste ».
    Je vous parle des flics violents avec les putes, des flics macs , que je m’étonne de voir des abolitionistes proner l’usage de la police contre les putes. Vous répondez pas: c’est un argument gloubi-glouba?
    Je vous parle des association catholiques abolitioniste, de ce curieux mélange des ultra féministes avec les énnemis de l’avortement, du féminisme. Je vous demande de vous renseigner sur un holding comme le nid, sur leurs subventio,ns. Vous ne réagissez pas.

    Tout ce que vous entendez c’est votre idéologie rancie, qui minimise le viol en le comparant à une passe, qui invente cette histoire que les prostituées auraient été violées dans leur enfance, (histoire d’occulter que la prostitution, comme beaucoup de travail pénible, est une question de riches et de pauvres) qui délire dans ces histoire de décorporalisétion des prostituées.

    En fait vous entendez rien que cette propagande catholique intégriste mélangée de national-féminisme . Et bien sur pas question de parler de la prostitution des trans, des gigolos à pédés, et des gigolos à femme. Les femmes riches se font des gigues ça vous étonne? Et le porno ce n’est pas un rapport sexuel tarifé.

    Vous ferez un formidable commissaire politique.

    • Je dis que c’est gloubi boulga, parce que vous mélangez tout, vous n’essayez pas de prendre les choses point par point, et donc votre argumentation est inintelligible. Regardez encore une fois, vous passez de l’intégrisme, au viol, au Nid etc…. Encore une fois, le propos de mon article n’est pas le Nid, arrêtez de faire diversion. Ma pensée n’est aucunement influencée par ce mouvement, puisque je ne l’ai jamais côtoyé, ni de près ni de loin.

      Et vous ne faîtes que m’attribuer des propos qui ne sont pas les miens ! Je n’ai jamais dit qu’une passe était un viol par exemple, je n’ai jamais mentionné l’enfance des prostituées etc.. etc… Au final, vous ne répondez à aucun argument écrit dans mon article, c’est assez marrant car ainsi vous me donnez raison.

      Enfin, le fait que j’ai rencontré une prostituée abolitionniste en effet n’est pas un argument d’autorité, tout comme votre expérience personnelle. C’est certes très enrichissant pour chacun de nous dans notre réflexion, mais cela ne veut pas forcément dire que nous avons raison. C’est tout ce que je voulais dire. Et encore une fois, alors que de mon côté, je ne nie pas votre position et situation de prostituée (ou ancienne prostituée, je ne sais pas), vous vous niez la position de milliers de femmes pour l’abolition (dont des prostituées).

      Et vous n’êtes que dans l’insulte et l’anathème, en parlant d’intégrisme, en me dépeignant en commissaire pol etc… jamais je ne me suis permis de vous assimiler aux masculinistes par exemple. Alors s’il vous plaît, arrêtez tout de suite votre manière de m’aboyer dessus. Et essayez de répondre aux arguments de l’article, cela fera avancer notre débat, au lieu de sans cesse faire diversion sur les positions et actions des autres.

  13. « ma pensée n’est pas influencée par ce mouvement ». Lisez leur prose vous serez effaré des similitudes de votre prêchi-prêcha et du leur. Vous me trouvez violente et lanceuse d’anathèmes mais – – à la différence de beaucoup d’abolos, je ne vous traite pas de complice de viols sous prétexte que vous consommez de la pornographie comme elles (et parfois ils) traitent immédiatement toute personne qui défend la liberté de se prostituer dans la dignité et l’hygiéne de « complice des proxénétes ».
    Imaginez le budget que ça va soulever cette abolition…Imaginez les subventions que ça va générer…Vous vous doutez bien que ce seront des association PS comme OLF qui vont ramasser la manne….
    quand vous avez des personnes qui dés qu’on met leur convictions en doute, traitent les autres (par exemple act Up Paris une association plutôt marquée à gauche) de « complices des criminels maffieux » vous devriez vous posez les questions. Vous déblatérez sur le strass mais vous avez déjà vu le boulot que fait le strass sur le terrain? Vous croyez que les blogs québécois pourris de calomnies personnelles (tellement pourries qu’aucun serveur en veut) c’est mieux?
    Peut être pourriez vous vous renseigner sur le Nid, avec qui des pseudo-féministes osent travailler.

    • ça commence à devenir pénible là… vous ne faites que de la diversion et vous ridiculisez à chaque commentaire. Quand est ce que j’ai dit consommer du porno? quand est ce que j’ai dit que vous étiez complice de viols? quand ai je insulté act up? etc… etc….. encore une fois, vous ne voulez pas répondre à mes arguments, ce que vous appelez du prechi precha, cela montre bien que vous n’arrivez pas à contrer ces arguments. Faites moi la démonstration de l’inverse, au moins essayez. A la fin, nous serons peut etre toujours en désaccord, mais vous aurez l’honneur d’avoir mené un débat argumenté. Mon article présente mes arguments, pas ceux d’autres, et je ne suis pas responsable des arguments des autres, appuyez vous sur les miens !

  14. D’habitude, les positions abolitionnistes ont tendance à m’indigner. Parce que ce sont des postures avant tout morales, ne se préoccupant que peu des situations concrètes d’exercice de la prostitution. Parce que, également, elles dressent un portrait assez simpliste de la situation avec des analogies un peu idiotes, comme prostituées=victimes, et qui ont tendance à décidibiliser la parole des premières concernées.

    Aprés cela dit, je ne peux que féliciter l’auteur de cet article pour cet article trés détaillé et trés argumenté. Trés bon article, et je ne sais plus trop quoi penser sur toutes ces questions.

    Ce dont je reste persuadé malgré tout, c’est qu’une politique spécifiquement consacrée à la prostitution est condamnée à l’échec. Je m’explique : la prostitution est avant tout un problème social. Se prostituer est une activité trés stigmatisée, souvent dangereuse (et en partie à cause de l’Etat), qu’on ne fait pas de gaiété de coeur. Ce n’est pas la seule activité dans ce cas, et même si effectivement la sexualité reste un domaine à part, je crois qu’on peut tracer des parallèles avec d’autres activités trés précaires et dangeureuses – toutes proportions gardées, bien entendu. L’idée serait donc de penser un système de protection sociale pour que les gens n’aient pas à se lancer dans de telles activités pour avoir un moyen de subsistance. Un revenu minimum garanti ? Quelque chose d’autre ? Je ne sais.

    Si j’ai bien compris l’auteur est assez d’accord avec ça puisqu’il se dit partisan d’une politique générale de réduction des inégalités, qui comprend la lutte contre la misère sexuelle.

    Okay. Le problème c’est qu’actuellement le débat ne pense pas la prostitution dans ce cadre large de misères diverses et de marchandisation des corps humaines. Les annonces de Najat Vallaud-Belkacem par exemple, c’est ça : elle affirme sa volonté d’abolir la prostitution mais sans évoquer la question des alternatives à la prostitution.

    Lilian Mathieu, qui est un sociologue au CNRS spécialisé dans ces questions là, dresse un portrait des prostituées comme étant en majorité des femmes peu qualifiées et/ou des migrant-e-s sans papiers. Abolir aujourd’hui la prostitution ? Mais ça ne règle rien du tout ! Qu’est ce qu’elles vont faire ces personnes là ?

    Combattre la prostituion au nom de la défense de la personne humaine, c’est trés noble, mais si cela se fait par la précarisation et la mise en danger des premières et premiers concernés, c’est complètement con.

    Alors j’ai bien conscience que les propos de cet article sont autrement plus intelligents que ceux de la ministre ; plus fouillés, plus réfléchis, moins simplistes aussi.
    Mais bon : lutter contre l’abolition fragilise la lute contre le patriarcat ? Dans un monde meilleur, où le gouverement mènerait une politique ambitieuse et générale contre les misères, ce serait peut être le cas. Mais dans l’état actuel des choses il me semble que l’abolition serait dangeuse pour les premières concernées.

    • Tout d’abord, permettez moi de vous remercier, bien sûr pour votre jugement sur mon article, mais surtout pour votre réflexion. C’est exactement ce que je souhaitais en publiant cet article, d’avoir un débat construit. Je pense que votre question est importante en effet, et j’avoue me la poser régulièrement, sans réussir totalement à trancher. On pourrait la résumer comme cela : admettons que nous ayons tranché le débat sur la nécessité d’abolir la prostitution, quelle serait notre position sur un projet de loi qui ne ferait qu’abolir légalement la prostitution en restant dans un contexte d’austérité ? Nous ne sommes pas, au FDG, une secte gauchiste qui déclame des slogans sans s’intéresser à une mise en oeuvre pratique. Au contraire, nous cherchons toujours à lier les deux : un mot d’ordre politique capable d’emporter la société vers un projet commun et une réflexion sur la mise en oeuvre pour à la fois être crédibles et surtout atteindre véritablement nos objectifs. C’est ce que nous appelons la « radicalité concrète ». Et cette question se pose avec d’autant d’acuité qu nous avons une dizaine de parlementaires. La situation peut donc concrètement se produire : un projet de loi ponctuel sur l’abolition de la prostitution ne s’inscrivant pas dans un plan d’ensemble et restant dans un contexte de rigueur économique ; comment devrons voter nos parlementaires? La question est très délicate à trancher, et elle se pose pour tout un tas d’autres questions. Plus généralement, quelle position adopter quand nous ne sommes pas au pouvoir ? Cela demande un véritable débat, et j’avoue ne pas penser en maîtriser tous les tenants et aboutissants. Mais cela nécessite de segmenter la question : je pense qu’avant de se poser cette question, il faut mener le débat sur le fond jusqu’au bout (ici abolition ou pas de la prostitution) pour réussir à homogénéiser notre camp, à connaître les positions de chacun, et être calé sur le fond. Une fois cette question « tranchée », se pose la question de notre positionnement concret face à un tel projet de loi. D’instinct, je dirais qu’en ayant déblayé notre ^positionnement sur le fond, cela nous permettrait d’être plus fort dans le rapport de forces pour militer pour un plan d’ensemble, avec la possibilité si nous ne gagnons pas in fine de voter contre. Il ne faut pas avoir peur de la difficulté et de la complexité, le peuple peut parfaitement comprendre si l’on assume et explique notre positionnement. Mais je le répète, c’est un véritable débat à mener jusqu’au bout. En cela, encore merci pour votre commentaire.

    • « Lilian Mathieu, qui est un sociologue au CNRS spécialisé dans ces questions là, dresse un portrait des prostituées comme étant en majorité des femmes peu qualifiées et/ou des migrant-e-s sans papiers. Abolir aujourd’hui la prostitution ? Mais ça ne règle rien du tout ! Qu’est ce qu’elles vont faire ces personnes là ? »

      Il est tout a fait juste qu’une loi sanctionnant les clients devra être accompagnée de mesures importantes visant à éviter autant que faire se peut de jeter (encore plus) les personnes prostituées dans la précarité et l’insécurité.
      Cependant de telles mesures misent en place sans la pénalisation des clients ne régleront absolument pas le problème de la prostitution forcée (au contraire dans certains cas elles la faciliteront). Le proxénétisme c’est énormément d’argent, des revenus colossaux pour presque aucun investissement et aucun frais. Cet argent vient du portefeuille des clients pour qui, la plupart du temps, la prostitution forcée « c’est pas bien il faut lutter contre » mais qui entretiennent pourtant les réseaux par leur demande.

      Globalement il n’y a pas de « bonne » solution, il y en a juste de moins pire que d’autre. De mon point de vue l’éternel problème c’est que les prostitués font office de boucliers humains entre ceux qui les exploitent et ce qui pourrait mettre fin à cette exploitation criminelle. Lutter juste contre ces réseaux (ce que l’état fait déjà malgré ce que certains ont l’air de croire) revient à essayer de remplir le tonneau des Danaïdes: on en démantèle un, il est aussitôt remplacé par un autre et le « réservoir » de personnes à exploiter est inépuisable. Il me paraît donc indispensable d’agir à la fois sur l’offre (réseaux) et la demande (clients), tout en préservant le plus possible les premier(e)s concerné(e)s: les prostitués.

      Je rejoins l’auteur de l’article dans sa réflexion. On ne peut réfléchir pleinement au sujet de la prostitution sans envisager ce qu’elle véhicule et implique au niveau des rapports entre les hommes et les femmes, à la sexualité ainsi que sans se poser la question des limites de la marchandisation du corps. C’est une problématique effectivement extrêmement complexe (mais pas insoluble) et dont les enjeux sont très important et vont au-delà de la lutte contre le proxénétisme, je suis persuadée qu’une évolution des mentalités ne pourra qu’être bénéfique pour tout le monde même si elle risque d’être lente.

      Pour avoir vécu la prostitution en tant que prostituée « libre » (et par « choix ») je peux affirmer que ce qu’on y voit/entend/vie est édifiant: on se rend vite compte que même les clients inoffensifs, les gentils et les « respectueux » ont une vision plutôt effroyable des femmes en général ainsi que de la sexualité dans son ensemble, la leur, celle des femmes qu’ils considèrent comme « normales » (c’est à dire non prostituées) et celle des prostituées. Mon expérience et celles d’une partie de mon entourage m’ont fait arriver à cette conclusion que le recours au sexe tarifé est loin d’être une solution satisfaisante à cette fameuse « misère sexuelle », elle a au contraire comme conséquence de l’entretenir voir de l’amplifier.

      Quant aux conséquences néfastes sur les personnes qui vivent de cette activité elles ne sont plus à prouver, même si il est possible que certaines arrivent à le vivre plutôt bien, dans l’ensemble le bilan est catastrophique. Le commentaire posté ici par Aline est d’ailleurs assez révélateur, il émane d’une femme qui prétend vivre la prostitution de manière positive, non pas parce qu’elle l’est réellement pour elle mais parce qu’elle la juge à l’aune de toutes les violences qu’elle a subi de la part d’hommes et dans d’autres contextes. Au lieu de condamner ces violences dans leur ensemble, prostitution comprise, elle estime qu’avec le sexe vénal elle a au moins une compensation (financière) a ce qui lui est infligé.
      En arriver à avoir une telle vision des choses est compréhensible quand on a vécu des choses très dures, néanmoins il n’y a pas de fatalité et c’est là qu’un changement des mentalités devient nécessaire et urgent.

  15. Stigmatiser les putes est très machiste.

    La société heterosexiste veut faire croire aux femmes que baiser est mal afin de contrôler la sexualité des femmes car elles pondent les enfants des hommes.

    La pute vit comme un homme et c’est ça qui dérange !

    • Mais oui, encore faudrait il que pour la majorité des putes la prostitution soit considérée comme faisant partie de leur sexualité… Ce qui n’est évidemment pas le cas et il suffit de les interroger cinq minutes pour s’en rendre compte. Pour ce qui est des arguments moyens-âgeux, je passe la main.

  16. Beaucoup de femmes baisent gratos sans plaisir avec des crétins qu’elles supportent parfois 20 ans.

    Autant baiser en étant payé !

    Pour moi pute est le meilleur métier.

    • Mal mariée ou pute, c’est ça un choix « féministe » ? Merci, grâce à vous des tas de femmes vont se découvrir des vocations et se libérer, et dire qu’il aura fallu attendre ce siècle pour avoir d’aussi belles opportunités !

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